Entreprises et monde de la finance réunis à Paris dès lundi, pour préparer la conférence climat

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écideurs politiques avant la conférence-climat en décembre à Paris (Photo : Lionel Bonaventure)

[18/05/2015 13:38:22] Paris (AFP) Entreprises et investisseurs comptent bien avoir leur mot à dire dans les négociations sur le climat qui se dérouleront en décembre, lors de la COP21, et se réunissent toute la semaine à Paris pour se faire entendre des décideurs politiques.

“Les entreprises et les investisseurs font des choses, s’engagent à faire plus à l’avenir, mais à Paris, nous avons besoin que les gouvernements s’engagent sur un cadre de long terme et sûr, qui nous donne de la visibilité”, explique Mark Kenber, PDG du Climate Group, organisateur de la Climate Week.

“Le message est que les entreprises pensent, ont des solutions”, et assurent que la transition énergétique “est possible sans compromettre la croissance économique et le développement”, souligne Claire Tutenuit, déléguée générale de l’association Entreprises pour l’Environnement (EpE), qui rassemble une quarantaine de grands groupes.

La conférence internationale sur le climat, la COP21, se déroulera à Paris début décembre, et vise à un accord mondial pour limiter le réchauffement climatique à 2°C.

D’ici là, les entreprises vont tenter de démontrer aux dirigeants politiques qu’elles ont en main des solutions – véhicules plus propres, développement d’énergies renouvelables, réduction des émissions de CO2, …- et ont besoin de leur appui pour les mettre en oeuvre.

Des tables rondes sur le prix du carbone, la transition vers une économie “propre”, le financement de ce changement de modèle, sont au menu de la semaine.

Carrefour, Statoil, SNCF, Ikea, Total, BNP Paribas, L’Oréal, Nestlé, AXA, ou encore Bank of America-Merrill Lynch, seront présents, aux côtés de responsables politiques de nombreux pays, d’ONG et d’organisations internationales comme la Banque Mondiale.

– Financement de la transition –

Le premier temps fort sera le Business and Climate Summit, mercredi et jeudi au siège de l’Unesco, où sont attendus “1.000 leaders économiques, investisseurs et décideurs politiques”, pour des tables rondes sur l’énergie, l’agriculture, les transports, l’urbanisation, etc.

Il s’agit “d’aider à construire l’accord de décembre”, commente Brice Lalonde, conseiller spécial des Nations Unies, qui ajoute que “les Nations Unies se rendent compte qu’elles ne peuvent pas aboutir sans les entreprises”.

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à Paris (Photo : Loic Venance)

Puis vendredi, le monde de la finance sera réuni, au siège de l’Unesco également, pour le Finance Day, qui abordera plus particulièrement la question du financement de cette transition, et le rôle des investisseurs privés.

Mark Kenber explique que “dans le passé, durant les négociations climatiques, les responsables des négociations discutaient entre eux”, tandis que “les entreprises à l’extérieur, qui se demandaient ce qui se passait, essayaient d’influencer les débats”.

Selon lui, “depuis cinq ans, ce sont les organisations non gouvernementales, les villes, les régions, les entreprises qui mènent le changement et les gouvernements doivent les rattraper”.

– Politiques d’accompagnement –

La question du prix du carbone devrait être au coeur des débats, car “il permet aux entreprises de prendre des décisions dans le temps et de le faire de la manière la plus efficace”, détaille Mark Kenber.

Toutefois, prévient-il, “les entreprises ont besoin d’un encouragement pour l’efficacité énergétique, que ce soit dans les investissements ou les technologies, et un partage des politiques qui incluent des normes pour les usines, les véhicules, les bâtiments, etc.”

Pour “faire la transition, il faut que les politiques accompagnent les entreprises, stimulent les marchés des nouveaux produits et services +décarbonés+”, estime Claire Tutenuit, qui, citant l’exemple des mines de charbon, met en avant l’importance d’une “politique de transition”, et de l’accompagnement de “ces secteurs vulnérables pour lever les blocages”.

“Plus la transition peut être anticipée, plus elle a de chances de produire des opportunités”, note-t-elle.

Mark Kenber pointe également du doigt le fait que “les investissements dans l’économie bas carbone créent de nombreux emplois de qualité”, et cite le Royaume-Uni, “où lorsqu’il y a quelques années la croissance économique a plongé, celle de l’économie verte a atteint dans le même temps +5%”