ï, le 23 juin 2012 (Photo : Mark Ralston) |
[19/05/2015 07:06:14] Oulan-Bator (AFP) La Mongolie et le groupe anglo-australien Rio Tinto ont mis fin à leur bras de fer sur l’expansion de la mine d’Oyu Tolgoï, un gigantesque projet de plus de 5 milliards de dollars crucial pour l’économie mongole, ont annoncé mardi des responsables.
Cet accord, qui doit mettre fin à un blocage de près de deux ans, concerne l’exploitation du sous-sol de cet immense gisement de cuivre et d’or dans le désert de Gobi, déjà mis en valeur à ciel ouvert.
“La Mongolie est de retour aux affaires”, s’est félicité le Premier ministre mongol, Chimediin Saikhanbileg, une déclaration mentionnée dans un communiqué de Rio Tinto.
L’accord signé “pose les fondations négociées du financement du projet” souterrain, qui était la principale pierre d’achoppement, a souligné de son côté la compagnie Oyu Tolgoi LLC, qui regroupe les trois principaux acteurs de la mine: le gouvernement mongol, la société Turquoise Hill Resources et Rio Tinto.
Oyu Tolgoï, “la Colline turquoise”, a participé à la dégradation de l’image du pays aux yeux des investisseurs étrangers et est devenu une sorte de baromètre de la volonté d’ouverture du gouvernement mongol.
“O.T.” est censé devenir une manne pour la Mongolie, ancien satellite de l’URSS converti au capitalisme depuis une vingtaine d’années. Selon Rio Tinto, cette mine pourrait représenter plus de 30% du PIB mongol d’ici à 2020.
Plus de 6 milliards de dollars ont été engloutis dans la première phase du projet, la mine à ciel ouvert, et les premières livraisons de cuivre annoncées en juillet 2013.
Mais les relations se sont tendues en 2013 entre le pouvoir et Rio Tinto, jusqu’au blocage. En cause, le financement de l’exploitation du sous-sol –80% des ressources estimées–, chantier de 5 milliards de dollars supplémentaires, et les conditions de rapatriement des bénéfices.
Oulan-Bator avait adopté en 2012 une loi durcissant les règles pour les investissements dans les secteurs “stratégiques” et, en 2013, les investissements directs étrangers ont brutalement décliné, une chute qui a même atteint 74% l’an dernier, selon la banque centrale.
Cela a accentué un fort ralentissement de la croissance, aggravé par la baisse des cours des matières premières. Le pays a vu aussi sa devise dévisser et l’inflation repartir au galop.