égional du Queyras, dans les Alpes françaises, le 25 octobre 2013 (Photo : Jean-Pierre Clatot) |
[19/05/2015 11:40:15] Paris (AFP) Le numéro un des voyages par autocar en Allemagne, la start-up Flixbus, a affiché mardi ses ambitions de conquête d’un marché français amené à se développer grâce à la loi Macron débattue au Parlement.
Le secteur des liaisons intercités par autocar en Allemagne s’est fortement développé depuis la libéralisation début 2013. Flixbus y revendique 70% de parts de marché, avec 650 cars et 10.000 liaisons par jour. La société est aujourd’hui présente dans 15 pays européens et revendique le transport de 20 millions de passagers depuis 2012.
“Notre principal objectif est de démarrer en France”, a expliqué Pierre Gourdain, directeur général pour la France de Flixbus, lors d’une conférence de presse. Dès cette semaine, la société va ouvrir ses lignes au départ de Paris vers Amsterdam et Maastricht ainsi que Bruxelles. Francfort, Berlin et Hambourg, entre autres, suivront début juin, avant une offensive programmée sur les lignes intérieures.
Flixbus mise sur une politique de prix agressive pour conquérir le secteur du transport des personnes: entre deux fois et trois fois et demie moins cher que le train, selon M. Gourdain dont l’entreprise veut devenir “le leader européen du transport par car”. “On ne s’attend pas à ce qu’il y ait une guerre des prix, je pense que la différence se fera sur la qualité du service et le réseau”, dit toutefois M. Gourdain.
Flixbus met en relation clients et sociétés d’autocars, comme Uber le fait avec les voitures de transport avec chauffeur (VTC), sur internet ou via application mobile. “Nous remplissons les cars, et nous avons des partenaires qui opèrent des cars, on se met en partenariat avec eux, et on partage les revenus”, a expliqué M. Gourdain.
L’ouverture à la concurrence des lignes d’autocars nationales n’est pas encore possible, mais elle est prévue dans le projet de loi Macron, ce qui aiguise l’appétit des transporteurs. Le géant français Transdev a déjà parlé de lancer “de façon massive” de nouvelles lignes, la SNCF est sur les rangs avec sa filiale idBUS, tandis que d’autres entreprises étrangères (Megabus, StageCoach…) sont également sur les rangs.
Le marché français du transport par autocar entre les grandes villes est estimé à cinq millions de passagers par an, avec des milliers d’emplois à la clé, dit M. Gourdain.
Le texte de la loi Macron doit être débattu début juin par une commission mixte paritaire, après que le texte a été adopté dans des termes différents par l’Assemblée nationale et le Sénat.