é traverse les rails du terminal de fret à Munich le 19 mai 2015, quelques heures avant le début de la nouvelle grève des conducteurs (Photo : CHRISTOF STACHE) |
[19/05/2015 13:51:14] Berlin (AFP) Les conducteurs de train allemands ont donné mardi le coup d’envoi d’une nouvelle grève, qui a débuté par le fret et doit être étendue mercredi au trafic voyageurs, provoquant l’annulation de deux-tiers des liaisons grande ligne.
Ce neuvième mouvement social en dix mois, et deuxième ce mois-ci, dans ce secteur a démarré à 13H00 GMT dans le fret de Deutsche Bahn, compagnie ferroviaire publique, à l’appel du syndicat des conducteurs de locomotives GDL. A partir de 00H00 GMT il touchera aussi les trains de voyageurs.
GDL n’a pas précisé jusqu’à quand devrait durer la grève, mais laissé entendre qu’elle serait plus longue que la précédente qui, début mai, s’était prolongée sur six jours. Le syndicat entend communiquer la date exacte de fin du mouvement 48 heures avant.
Deutsche Bahn prévoit qu’un tiers des trains grande ligne circulent mercredi et jeudi, a indiqué lors d’un point de presse le directeur du trafic voyageurs de la compagnie, Ulrich Homburg. Le groupe veut “entreprendre tout ce qui est en son pouvoir” pour accroître cette proportion pendant le week-end prolongé de la Pentecôte du 23 au 25 mai, a ajouté M. Homburg.
Selon les régions, entre 15% et 60% des trains régionaux et de banlieue rouleront.
Dans le fret, un peu moins d’un tiers des trains devraient être annulés, et Deutsche Bahn va donner la priorité aux transports “critiques pour l’approvisionnement” notamment de certains processus de production industriels, selon un communiqué.
Pour la chimie –une des branches les plus dépendantes de livraisons à temps de matières premières et composants, avec l’automobile ou la sidérurgie– la perturbation du trafic ferroviaire implique “un énorme défi logistique”, et ce alors que “les entreprises sont encore en train de gérer les conséquences de la dernière grève”, a déploré mardi Utz Tillmann, président de la fédération du secteur VCI.
“GDL hypothèque l’excellente réputation internationale de l’Allemagne comme plaque tournante logistique”, a déploré pour sa part Dieter Schweer, de la fédération de l’industrie BDI, avançant des coûts potentiels de 100 millions d’euros par jour de grève pour l’économie allemande.
Le conflit entre GDL et la direction de Deutsche Bahn porte essentiellement sur des questions de représentativité. Le syndicat voudrait pouvoir négocier des accords salariaux pour d’autres catégories de personnel que les conducteurs. La direction refuse. Les deux parties ont à nouveau négocié mardi matin pour tenter d’éviter la grève, sans succès.
Deutsche Bahn transporte 5,5 millions de passagers et 607.000 tonnes de marchandises par jour en Allemagne, et dessert d’importants axes européens (nord-sud et est-ouest).