Eolien, hypnose et hématologie : Paris, capitale des congrès

7beb6667830226c0fe93c68eda702fd22f08d680.jpg
Le quartier de Beaugrenelle et la tour Eiffel le 9 mai 2015 (Photo : Kenzo Tribouillard)

[19/05/2015 15:03:50] Paris (AFP) Des colloques sur l’énergie éolienne aux conférences sur la chimiothérapie anti-infectieuse, Paris accueille chaque année plusieurs centaines de congrès internationaux. Une aubaine pour l’économie de la capitale, qui bénéficie pleinement de ces rencontres.

Chambres d’hôtel prises d’assaut, restaurants qui font le plein: ils sont près de 13.000 depuis mardi à arpenter les allées de l’Euro PCR, au Palais des Congrès. Une rencontre médicale de quatre jours dédiée aux interventions cardio-vasculaires.

En juin, Paris accueillera le congrès mondial du gaz, le congrès mondial d’hypnose fin août… “Toute l’année, les rendez-vous se succèdent”, constate Mark Watkins, directeur du cabinet Coach Omnium, spécialisé dans le tourisme d’affaires.

En 2014, 214 congrès majeurs ont ainsi été organisés dans la capitale, faisant de Paris la “première ville mondiale pour l’accueil de congrès internationaux” devant Vienne (202), Madrid (200) et Berlin (193), selon l’International congress and convention association (ICCA).

Un chiffre auquel on peut ajouter les rendez-vous de taille intermédiaire. L’année dernière, l’Office du tourisme et des congrès de Paris (OTCP) a recensé pas moins de 1.055 congrès à Paris et en proche couronne. Soit une moyenne de 88 rencontres par mois.

“En majorité, il s’agit de congrès médicaux”, précise Pablo Nakhle-Cerruti, directeur délégué de Viparis, gestionnaire de dix des principaux centres de congrès parisiens, qui insiste sur “le poids” pris par ces grands événements, “souvent méconnus” du grand public.

En 2013, selon l’OTCP, 752.000 congressistes ont ainsi défilé dans la capitale, dont 31% d’étrangers.

A l’origine de ce succès? La notoriété de la ville, qui attire les organismes professionnels du monde entier. Mais aussi la qualité de ses infrastructures, avec cinq centres de calibre international (Porte de Versailles, Cnit, Palais des Congrès, Villepinte, Le Bourget) et de nombreuses salles de taille médiane.

“Paris bénéficie en outre d’une très bonne connectivité, aussi bien par le train, la route que par les airs”, ajoute Jean-François Martins, adjoint au maire de Paris en charge du tourisme. “Quand on organise un congrès, on peut faire venir tout le monde sans escale ou presque”.

– Un milliard d’euros de retombées –

Pour la capitale, première destination touristique mondiale, les conséquences sont considérables. “Les congrès créent de nombreux emplois. C’est un marché stratégique”, assure Jean-François Martin.

b491b4c2c5b50d1e4fbb10b9b93302665f1374df.jpg
ée des visiteurs au au Parc des Expositions, Porte de Versailles à Paris le 9 avril 2015 (Photo : Stephane de Sakutin)

En 2013, l’OTCP a évalué ces retombées économiques à 1,167 milliard d’euros, un chiffre en hausse de 13% par rapport à 2012. Les congrès, selon l’office, ont généré l’équivalent de 19.786 emplois à temps plein.

Principal bénéficiaire de cette manne financière: l’hôtellerie, avec des retombées évaluées à 326 millions d’euros. “Ca concerne surtout les hôtels de luxe. Quand une grosse rencontre arrive, beaucoup affichent complet”, explique Jacques Barré, président du Groupement National des chaînes Hôtelières (GNC).

Selon le GNC, les congrès sont à l’origine d’environ 800.000 réservations de chambres par an, soit 4% des réservations totales. “Pour certains établissements, ça peut faire 8%”, ajoute Jacques Barré.

Les grands hôtels ne sont pas seuls à profiter de ce filon. “Il y a les restaurants, les traiteurs, les taxis, les fleuristes… Les congrès, c’est à peu près un huitième du tourisme d’affaires”, détaille Mark Watkins, de Coach Omnium.

Selon l’OTCP, les congressistes, qui disposent d’un fort pouvoir d’achat, dépensent en moyenne 344 euros par jour, soit deux à trois fois plus que les touristes classiques. Et n’hésitent pas à prolonger leur séjour une fois les conférences terminées.

“Au final, les congrès ont un impact sur toute la ville”, résume Pablo Nakhle-Cerruti, de VI Paris. Créée en 2008 par la Chambre de commerce de Paris et Unibail-Rodamco, la société en charge de la gestion des centres de congrès a réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 296 millions d’euros. Et espère faire aussi bien en 2015.

“L’activité des congrès depuis plusieurs années est en yoyo”, rappelle toutefois Mark Watkins, qui regrette par ailleurs la concentration des événements sur la seule capitale: “c’est l’arbre qui cache la forêt. Hors de Paris, il y a peu de congrès”.