Etats-Unis : pour Yellen, il reste du “travail” pour assurer la stabilité financière

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ésidente de la Réserve fédérale américaine, le 6 mai 2015 à Washington (Photo : MANDEL NGAN)

[19/05/2015 21:14:20] Washington (AFP) Les régulateurs américains n’ont pas encore achevé “leur travail” pour stabiliser le système financier, a assuré mardi la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen lors de la présentation d’un rapport pointant notamment les risques posés par les cyberattaques.

“Même si nous avons accompli des progrès considérables dans les récentes années pour réformer le système financier, notre travail n’est pas fini”, a déclaré Mme Yellen, lors de la présentation à Washington de ce rapport annuel sur la stabilité financière aux Etats-Unis.

Selon la dirigeante, les différents régulateurs américains (Fed, gendarme boursier, département du Trésor…) doivent “perpétuellement” tenter de détecter de “nouveaux risques” qui freineraient la croissance économique et pèseraient sur la stabilité financière, notamment du fait des avancées dans le courtage électronique.

“Il est important pour les régulateurs de continuer à travailler pour mieux comprendre les évolutions sur les marchés”, a fait valoir Mme Yellen lors de cette réunion du Conseil américain de surveillance de la stabilité financière (FSOC) qui regroupe les principaux régulateurs du pays.

“Nous sommes prêts à renforcer les règles pour promouvoir la stabilité financière”, a-t-elle d’ailleurs prévenu.

Le rapport annuel du FSOC dévoilé mardi souligne lui aussi que le système financier américain s’est renforcé dans certains domaines mais qu’il est aussi devenu “plus vulnérable” dans d’autres secteurs, du fait notamment de la recrudescence d’attaques informatiques.

“Les récentes cyberattaques ont accru l’inquiétude sur les conséquences d’un incident encore plus destructeur qui pourrait considérablement perturber le fonctionnement du système financier”, prévient le FSOC qui a été créé après la Grande Récession de 2008-2009 afin de tenter de prévenir une nouvelle crise.

Plusieurs grandes entreprises américaines, dont certains géants bancaires, ont été victimes de cyberattaques de grande ampleur au cours des derniers mois, suscitant l’inquiétude de la Maison Blanche.

L’attaque la plus importante a frappé JPMorgan Chase, première banque américaine en termes d’actifs, dont des listings comprenant les données de 76 millions de ménages et de 7 millions de PME ont été volés par des hackers l’été dernier.

Début 2014, la chaîne de distribution américaine Target avait, elle, reconnu que 110 millions de ses clients avaient pu se faire voler des coordonnées bancaires ou personnelles au terme d’un attaque informatique.

“Les cyber-activités malveillantes vont sans doute continuer et les organisations du secteur financier doivent être prêtes à combattre la menace posée par les cyberattaques qui ont le potentiel de détruire des données et des systèmes cruciaux”, assurent les grands régulateurs américains.

Leur rapport, qui soutient un renforcement de l’arsenal législatif américain, appelle à une plus grande coopération entre le secteur privé pour éviter une paralysie de certaines activités.

Evoquant le récent piratage des studios de cinéma Sony, le FSOC souligne ainsi que cette attaque a “apparemment” rendu les ordinateurs de l’entreprise “inopérants”, suggérant un “haut niveau de sophistication”.

Le Conseil s’inquiète également d’une attaque qui pourrait frapper des fournisseurs d’accès et toucher ainsi “plusieurs organisations de manière simultanée”.