“Il n’y a pas et il n’y aura pas d’objectifs de radiations”, se défend le directeur de Pôle emploi

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énéral de Pôle emploi, Jean Bassères, à Paris, le 11 février 2015 (Photo : Patrick Kovarik)

[20/05/2015 09:59:08] Paris (AFP) Le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, défend mercredi devant le conseil d’administration son projet d’équipes dédiées au contrôle de la recherche d’emploi, qui permettra aussi, selon lui, de “repérer” les chômeurs les plus en difficulté, sans objectifs de radiations.

QUESTION: Pourquoi avoir décidé de généraliser ce dispositif d’équipes dédiées au contrôle?

REPONSE: “Tout ça part de l’expérimentation lancée (dans trois régions depuis 2013, NDLR), dont on a tiré une évaluation probante.

Il y a un aspect contrôle – et potentiellement sanction -, mais il y a aussi un aspect repérage des demandeurs d’emploi en difficulté et redynamisation de la recherche d’emploi qui est positif.

La clé, c’est la séparation des fonctions de contrôle et de conseil. Ce que disent les agents, c’est que c’est difficile d’être à la fois dans les deux registres, qu’il faut pouvoir exercer cette fonction de contrôle, mais que c’est plus simple qu’un tiers la réalise pour vous, afin de pouvoir se concentrer sur son métier de conseil.

Le contrôle de la recherche d’emploi est une mission de Pôle emploi, donc il faut qu’on l’exerce. Cela ne se fera pas au détriment des forces qu’on a aujourd’hui sur l’accompagnement”.

Q: Les associations de chômeurs et certains syndicats dénoncent un projet répressif, dans un contexte de chômage record. Que leur répondez-vous?

R: “Depuis le lancement de l’expérimentation, nous avons fait preuve d’une grande transparence et d’une grande clarté sur les objectifs poursuivis.

Il y a quelque chose dont j’aimerais que ce ne soit plus un sujet de débat public: c’est imaginer qu’il y a à Pôle emploi des objectifs de radiations. Il n’y en y a pas aujourd’hui, il n’y en aura pas demain, même avec la généralisation de ce dispositif d’équipes de contrôle dédiées.

Il ne faut pas imaginer qu’on est dans une logique d’objectifs quantitatifs, ce n’est pas la réalité.

L’expérimentation a été de ce point de vue-là très intéressante: on avait repéré des personnes qui ne recherchaient plus d’emploi et qui n’ont pas été sanctionnées car on a justement estimé que la réponse était d’abord une réponse de remise en dynamique de recherche d’emploi.

La difficulté à laquelle sont confrontés hélas beaucoup de nos compatriotes, c’est le chômage de longue durée qui est une plaie sociale et économique”.

Q: Le projet prévoit des mesures de prévention particulières pour les agents chargés du contrôle, craignez-vous pour leur sécurité?

R: “On est toujours inquiet, car il y a toujours des incivilités, des agressions. J’ai encore le cas d’un conseiller qui a été agressé mardi en région Rhône-Alpes par un demandeur d’emploi.

On n’est plus dans la phase très difficile qu’on avait connue dans les semaines qui avaient suivi l’immolation d’un demandeur d’emploi à Nantes (en février 2013), mais ça reste toujours un sujet de préoccupation à Pôle emploi.

Les expérimentations n’ont toutefois pas fait apparaître de sujet particulier de sécurité des agents, ce sont des garanties que l’on prend dès lors qu’on parle de sécurité des agents”.

(Propos recueillis par Sarah BRETHES)