“La SONEDE fait face à des difficultés lors de l’extension de ses périmètres d’action et dans la desserte des milieux urbains et ruraux soumise à une tarification unique malgré les disparités”, tel est le constat de l’étude stratégique de l’alimentation en eau potable en milieu rural (AEPR), dont les résultats viennent d’être présentés à Tunis.
Il en ressort également que le modèle dualiste (SONEDE- Groupement de développement agricole) a fait ses preuves dans le passé “mais semble avoir atteint ses limites”. Ce modèle ne répond plus aux besoins croissants d’espaces intermédiaires mi-ruraux et mi-urbains, au déphasage grandissant entre une distinction d’ordre administratif.
D’après Mosbah Helali, directeur central des études à la SONEDE, il faut chercher d’autres alternatives et rendre à la SONEDE des prérogatives pour gérer les actions d’extension et d’exploitation des réseaux d’adduction en eau potable.
L’étude, entamée en 2014 et financée par l’Agence française de développement (AFD), moyennant une enveloppe de 200 millions d’euros, juge nécessaire de transférer à la SONEDE les systèmes complexes d’alimentation en eau potable en milieu rural (AEPR), gérés, jusque-là, par les groupements de développement agricole (GDA).
En effet, 2.651 localités en Tunisie sont desservies par la SONEDE. Le taux national moyen de desserte s’élève à 93,9% (50% par la SONEDE et 43,9% par le génie rural).
L’espace rural tunisien représente 62% du territoire national et la population rurale représente 32% de la population totale en 2014, soit 3,6 millions sur un total de 10,9 millions d’habitants
L’étude a montré que si la population rurale sera desservie par la SONEDE d’ici 2025, il est nécessaire que la société prend en charge une moyenne de 36.000 nouveaux branchements ruraux par an, et ce sur la base d’un investissement de 1.500 dinars par habitant.
Le montant annuel d’investissement dans le secteur serait alors estimé à 270 millions de dinars et 2,700 milliards de dinars.
L’étude stratégique met l’accent sur la nécessité d’associer le secteur privé aux activités de l’alimentation en eau potable en milieu rural (AEPR), pour assurer les sous-traitances des activités d’exploitation, ainsi que d’autres activités d’entretien.