affaires londonien de Canary Wharf, le 8 mai 2014 (Photo : CARL COURT) |
[20/05/2015 16:17:31] Londres (AFP) La banque britannique Barclays, qui va payer un total de 2,4 milliards de dollars aux autorités britanniques et américaines dans l’affaire des manipulations des changes, a promis mercredi qu’elle allait continuer sa transformation après une série de scandales.
Son directeur général, Antony Jenkins, qui essaie de tourner la page de ces errements, a dit une nouvelle fois “regretter profondément” ce qui s’est passé.
“Je partage la frustration des actionnaires et collègues sur le fait que certains individus ont une fois de plus discrédité notre entreprise et notre secteur”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
“Il est nécessaire de s’attaquer à ces problèmes, y compris en prenant les mesures disciplinaires nécessaires contre les individus impliqués. C’est une part importante de notre plan pour transformer Barclays et cela demeure une priorité-clef”, a-t-il conclu.
Barclays, qui avait été la première à être condamnée dans le scandale des manipulations des taux interbancaires Libor et Euribor en juin 2012, a été impliquée dans une série de scandales ces dernières années.
Dans le détail, Barclays va payer aux États-Unis 485 millions de dollars au régulateur des services financiers de New York (NYDFS), 400 millions de dollars au régulateur des matières premières (CFTC), 710 millions de dollars au Département de la Justice et 342 millions de dollars à la Réserve fédérale. Une petite partie des amendes (60 millions de dollars) concerne des manipulations de taux interbancaires.
Barclays a aussi renvoyé quatre cambistes haut placés à Londres et New York et le NYDFS lui demande de mettre fin aux contrats de quatre employés supplémentaires.
S’ajoutent 284 millions de livres (environ 441 millions de dollars) que Barclays va payer au Royaume-Uni à l’Autorité de conduite financière (FCA), la plus grosse amende jamais imposée par cette autorité ou par son prédécesseur, l’Autorité des services financiers (FSA).
Barclays paie aussi au total la plus grosse amende des six grandes banques internationales condamnées mercredi à près de six milliards de dollars au total pour avoir manipulé les taux de change entre 2007 et 2013.
“C’est un nouvel exemple d’entreprise permettant à des pratiques inacceptables de se développer dans les salles de trading”, a jugé Georgina Philippou, une responsable de la FCA.
“Au lieu de s’attaquer aux risques évidents liés à ses activités, Barclays a permis le développement d’une culture qui met ses propres intérêts au-dessus de ceux de ses clients, ce qui a endommagé la réputation et l’intégrité du système financier britannique”, a-t-elle ajouté.
L’action Barclays bondissait de 3,16% à 271 pence mercredi vers 14H40 GMT. Les amendes sont couvertes par les provisions déjà prises par Barclays, qui avait mis de côté plus de 2 milliards de livres (soit plus de 3,1 milliards de dollars) par anticipation.
Le gouvernement britannique, qui essaie également de redorer le blason de la City de Londres, a estimé pour sa part que les amendes annoncées mercredi prouvent que “le nouveau système de régulation, plus strict, fonctionne”.
“L’intégrité de la City est importante pour l’économie de la Grande-Bretagne et c’est pourquoi le gouvernement a pris des mesures pour faire face à ces abus et ces comportements inacceptables”, a déclaré un porte-parole du Trésor.
Dans la foulée du scandale du Libor, le pays avait adopté de nouvelles lois plus strictes, permettant par exemple d’emprisonner les traders fautifs.