Schäuble prudent sur la capacité de la Grèce à éviter la faillite

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äuble le 27 février 2015 au Bundestage à Berlin (Photo : Odd Andersen)

[20/05/2015 17:45:55] Berlin (AFP) Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a fait montre de prudence sur la capacité de la Grèce à éviter la faillite, dans une interview publiée mercredi.

Interrogé par les quotidiens les Echos et Wall Street Journal sur la possibilité qu’il redise, comme il l’avait fait en 2012, qu’il n’y aurait pas de faillite de la Grèce, M. Schäuble a répondu qu’il “réfléchirai(t) longuement avant de répéter cela aujourd?hui”.

“La décision souveraine et démocratique du peuple grec nous place devant une situation très différente de celle de 2012”, a-t-il ajouté faisant référence à l’arrivée au pouvoir en début d’année du parti de gauche radicale Syriza.

Déjà début mai, dans un entretien au journal Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung (FAS), le ministre avait agité le spectre d’une faillite, en affirmant que “les expériences ailleurs dans le monde nous ont montré qu’un pays peut soudainement être précipité vers la faillite”.

Athènes négocie péniblement avec ses créanciers, à savoir l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) un accord pour obtenir, en échange de réformes, les 7,2 milliards d’euros restants de son deuxième programme d’aide qui expire fin mai. Le 5 juin, la Grèce doit effectuer un gros remboursement au FMI et pourrait être dans l’incapacité de le faire faute d’un accord d’ici là.

Mercredi, les discussions entre la Grèce et ses créanciers, au sein du groupe de Bruxelles, ont repris, selon une source européenne, et doivent durer jusqu’à samedi.

Wolfgang Schäuble a par ailleurs considéré que les conditions pour discuter, par la suite, d’un éventuel troisième programme d’aide à Athènes “sont devenues plus fragiles”.

“La Grèce n?a pas achevé le programme, elle n?a plus d?excédent budgétaire primaire et elle ne veut pas de troisième programme”, argumente-t-il.

Le ministre allemand relève cependant positivement que “les négociations entre la Grèce et les trois institutions ont toujours été difficiles” mais qu'”elles ont toujours abouti dans le passé”.

Concernant la France, Wolfgang Schäuble s’est “particulièrement réjoui” des bons chiffres de croissance du pays au premier trimestre, jugeant “normal que la Commission européenne applique les règles (de respect des limites de déficits budgétaires, ndlr) avec intelligence”, selon le poids des pays dans l’Union. Paris a jusqu’au 10 juin pour donner à la Commission des gages d’efforts budgétaires dès cette année.

Le ministre allemand attend par ailleurs “prochainement” une visite de son homologue britannique George Osborne à Berlin “pour réfléchir ensemble sur la façon d?associer la position britannique à la nécessité de renforcer la gouvernance de la zone euro”, dont le Royaume-Uni ne fait pas partie.

“Nous avons un intérêt majeur à ce que la Grande-Bretagne reste un partenaire fort et engagé de l?Union européenne”, insiste Wolfgang Schäuble.