érienne low cost EasyJet décolle de Genève le 19 mai 2015 (Photo : FABRICE COFFRINI) |
[21/05/2015 13:20:45] Paris (AFP) Prévisions optimistes, nouveaux modèles et même nouveaux constructeurs: malgré un premier trimestre décevant, l’aviation d’affaires poursuit sa reprise amorcée depuis deux ans grâce à la demande soutenue du marché américain.
Alors que s’achève leur salon européen annuel Ebace, à Genève (Suisse), les principaux constructeurs d’avions d’affaires s’attendent tous à livrer plus d’appareils cette année qu’en 2014.
Le numéro un mondial, le canadien Bombardier, table ainsi sur 210 livraisons contre 204 l’an dernier, en dépit des deux plans de restructuration annoncés depuis le début de l’année, qui entraîneront la suppression de 2.750 emplois.
“Des ajustements ponctuels”, qui n’altèrent pas l’ambition de la firme de Montréal de “demeurer le leader dans les années à venir”, a affirmé à l’AFP Jean-Christophe Gallagher, vice-président chargé de la stratégie et du marketing de la division avions d’affaires de Bombardier.
Son principal concurrent, l’américain Gulfstream, prévoit aussi de livrer 10 unités de plus dans sa gamme d’avions de taille intermédiaire, a indiqué à l’AFP, Scott Neal, vice-président chargé des ventes et du marketing de la filiale du groupe General Dynamics. En 2014, la firme de Savannah a livré 150 appareils.
Pour la suite, Gulfstream peut compter sur “un très bon rythme de commandes” sur ses nouveaux jets G500 et G600, prévus pour entrer en service respectivement en 2018 et en 2019. Mardi, la compagnie Qatar Executive (filiale de Qatar Airways) a d’ailleurs revu à la hausse une commande annoncée en octobre, passée de 20 à 30 appareils.
Le brésilien Embraer affiche également des objectifs en hausse, entre 115 et 130 livraisons contre 116 l’an dernier, et mise sur ses nouveaux modèles de petite et moyenne tailles Legacy 450 et 500.
– Les Etats-Unis restent le premier marché –
Ces prévisions optimistes contrastent avec un premier trimestre décevant, marqué par une baisse de 13,6% des livraisons (133 contre 154), selon l’association des constructeurs de l’aviation générale (GAMA).
“Le premier trimestre a été faible”, a reconnu Marco Tulio, PDG d’Embraer Executive Jets, pointant une moindre demande dans les “marchés émergents” autrefois florissants.
“Nous avons encore ressenti les conséquences du climat économique difficile en Amérique du Sud, de la crise politique en Ukraine et du ralentissement sur le marché chinois”, a constaté le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, qui n’attend “pas vraiment de reprise” dans ces zones.
Le constructeur français, qui anticipe un nombre de livraisons stable cette année pour sa gamme Falcon, autour de 65 appareils, a néanmoins enregistré plus de commandes que de livraisons en 2014, pour la première fois depuis 2008.
Le secteur reste loin du niveau record atteint il y a sept ans, quand les livraisons atteignaient 1.317 unités, mais le chiffre d’affaires est reparti nettement à la hausse depuis deux ans et a dépassé pour la première fois les 22 milliards de dollars en 2014.
Le marché devrait encore croître de plus de 10% d’ici 2018, jusqu’à 24,6 milliards de dollars, selon le cabinet IHS Jane’s. Bombardier pronostique pour sa part un total de 9.000 livraisons d’ici 2024 dans les segments de marché où il est présent, dont 3.900 en Amérique du Nord.
Les Etats-Unis restent “le principal marché pour les nouveaux avions d’affaires”, a confirmé M. Tulio, tandis que Gulfstream précise réaliser 40% de ses livraisons dans son pays d’origine.
La flotte d’avions d’affaires américaines devrait quasiment doubler en vingt ans, à plus de 22.000 jets en 2034 contre moins de 12.000 en 2013, selon les projections de GAMA.
Les cinq grands constructeurs (avec l’américain Cessna) verront peut-être émerger de nouveaux rivaux, comme le japonais Honda, qui a présenté pour la première fois en Europe son petit Hondajet.
Ce nouveau modèle pouvant emporter 5 à 6 passagers effectue depuis plusieurs semaines un tour du monde des salons d’aviation d’affaires, en prévision de son entrée en service cette année.
Dans le segment des grands appareils, l’avionneur européen Airbus a annoncé à Genève le lancement de versions “neo” de ses A319 et A320 aménagés en avions d’affaires. Ces appareils remotorisés consommeront 16% de carburant en moins, la première livraison étant prévue fin 2018.