Piriou : en 50 ans, du chalutier au yacht en passant par les bâtiments de guerre

6e17f06f4c9a0583d084521e67bfd00090e88ed9.jpg
écialisé dans la construction et la réparation de navires, le 27 février 2015 à Concarneau

[22/05/2015 06:57:55] Concarneau (France) (AFP) Piriou, chantier naval spécialisé dans la construction et la réparation de navires, fête cette année ses 50 ans d’existence à Concarneau (Finistère), passant d’une entreprise familiale à sa création à un groupe international en plein essor.

L’entreprise, créée en 1965, se consacrait à ses débuts à la construction et à la réparation de bateaux de taille moyenne pour la pêche artisanale et semi-industrielle.

Mais au début des années 1990, elle entreprend de se diversifier, avec la “jumboïsation” d’un chalutier de 50 à 70 m et la construction d’un navire de 70 m spécialisé dans le ravitaillement des plateformes pétrolières.

A partir de 2003, elle s’intéresse à la défense, un secteur devenu stratégique pour le groupe, qui construit actuellement trois bâtiments multi-missions (B2M) pour la Marine nationale.

“Pressentant que la pêche ne pourrait plus nous nourrir, nous avons entamé une démarche de marathoniens pour pénétrer un secteur de la défense qui ne nous attendait pas”, explique Pascal Piriou, à la tête du chantier. “Grand bien nous en a pris”. Cette activité devrait représenter en 2015 60% de la production du groupe en France.

Poursuivant son développement, entre 2001 et 2006, celui qui se présente comme le leader français de la construction de navires de pêche et de navires de service (remorquage, offshore…) s’implante à l’étranger. Le groupe est actuellement présent en Pologne, en Algérie, au Nigeria et au Vietnam.

Le total de ses activités à l’étranger dépasse depuis peu ce que le groupe produit en France, mais “cela ne fait pas de Concarneau et de la Bretagne le parent pauvre” du chantier, assure Pascal Piriou. En 2015, le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires pour la Bretagne devrait ainsi être dépassé. “Ici sont nos racines et c’est aussi ici que nous rêvons de pouvoir faire plus encore”, estime le dirigeant, dont le père et l’oncle sont à l’origine de la création de l’entreprise il y a un demi-siècle.

– Chiffre d’affaires quadruplé en 10 ans –

“Il s’agit d’une véritable stratégie de développement à l’international qui est gagnante pour la société parce qu’elle accroît sa taille critique, mais qui est aussi gagnante pour l’emploi en France”, analysait le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lors d’une récente visite dans les hangars de Piriou à Concarneau, réfutant l’idée que cela pourrait s’apparenter à de la sous-traitance à bas coûts.

Piriou fabrique à l’étranger des bateaux pour “des clients qui de toute façon ne viendraient pas en France”, confirme le président du groupe, qui a construit plus de 400 navires depuis sa création.

Dernier en date: un navire de voyage de luxe destiné à l’exploration scientifique, une première pour le groupe breton. Long de 76 mètres et capable de naviguer sur toutes les mers et par tous temps, tout en respectant l’environnement, le Yersin vient d’être livré à son propriétaire, François Fiat, un ancien dirigeant de Franprix.

“Le Yersin, c’est un coup d’essai”, explique Pascal Piriou, indiquant que le navire sera exposé au Monaco Yacht Show, du 23 au 26 septembre prochains.

b8e6706d1f72ef10b9ad0ed334ff60d2df290d8b.jpg
écialisé dans la construction et la réparation de navires, le 27 février 2015 à Concarneau

“On va exposer un bateau construit chez Piriou à Concarneau à côté de yachts construits par les plus grands fabricants dans le monde”, se félicite-t-il. “Il y a une augmentation considérable de commandes de ce type de bateaux et il n’y a pas tant de chantiers que ça” capables d’en construire, poursuit-il, assurant qu’il s’agit d’un “marché colossal”.

Le groupe, qui emploie 1.200 personnes, a quadruplé en 10 ans son chiffre d’affaires, dépassant en 2014 le cap des 160 millions d’euros. Piriou, qui vise un doublement de son chiffre d’affaires d’ici 2020, est actuellement détenu à 75% par ses dirigeants et à 12,5% chacun par ses deux investisseurs financiers: Arkéa capital Investissement et Société Générale Capital Partenaires (SGCP).