De l’affaire de la vidéo de Marzouki sur El Hiwar à l’exercice d’autoglorification de Nabil Karoui sur Nessma, à l’état de la HAICA ou ce qu’il en reste… la déontologie du travail journalistique est à toutes les sauces ces jours-ci dans le pays. Et c’est tant mieux! Tellement le PMT -Paysage médiatique tunisien- n’a eu tant besoin de régulation….
Hamza Belloumi a avoué dans une déclaration publique que la vidéo de Moncef Marzouki passée dans son J8 du vendredi dernier était une «faute» et qu’il ferait le nécessaire pour rectifier cette faute. C’est tout à son honneur et il faut dire que ceux qui connaissent le professionnalisme de Belloumi ont été pour le moins surpris de l’incident et savaient que la faute est non intentionnelle. Mais ceci n’absout en rein la rédaction du programme ni les journalistes qui ont eu cette malheureuse idée de se fier à un collage médiocre du genre «facebookien» qui fait ravage ces temps-ci.
Le problème c’est que cette pratique d’emprunt aux réseaux sociaux est devenue monnaie courante sur nos TV et radios et sur nos journaux écrits ou électroniques. Or, il est manifestement clair que ce que rapportent les pages de Facebook, Twitter ou autres réseaux sociaux, n’engage que celui qui y croit. Déontologiquement parlant, ces informations ou plutôt ces colportages dans la plupart des cas ne sont pas vérifiables, ce qui induit que leur véracité est sujette à caution même si celui qui les rapporte peut être digne de confiance!
Le travail de régulation interne des journalistes surtout à travers le SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens) ne donne manifestement pas de résultats et il va falloir chercher d’autres moyens pour disqualifier et stigmatiser ces méthodes comme d’autres pratiques de plagiat et de colportage d’insanités diverses!
Ce qui nous amène à parler du seul organe de régulation, dans l’audiovisuel au moins, mis en place jusqu’ici et difficilement, la HAICA en l’occurrence! Tout le monde a essayé par tous les moyens de discréditer la HAICA rapidement! Les arrière-pensées diffèrent mais le résultat est le même, surtout faire échouer cet exemple-là!
Les partis politiques qui s’immiscent dans les décisions de la HAICA, les patrons de l’audiovisuel qui lui cherchent noise par tous les moyens et beaucoup d’autres parties sur la place avec des arrière-pensées diverses!
Or voici que Nessma TV nous administre l’exemple même de ce que la HAICA est censée combattre. Non seulement Nessma TV est en passe de recycler le plus grand propagandiste de Ben Ali, quitte à voir ses meilleurs journalistes quitter le plateau comme l’a fait Meriem Bel Kadhi, la dernière en date, mais en plus, le patron de la chaîne se donne en spectacle d’autoglorification avec le même Borhan Besseyes pour clamer son rôle d’entremetteur et son avenir non moins politicien! Les chaînes de télévision ne doivent pas être dirigées par des politiciens professionnels, selon la loi et selon les cahiers de charge de la HAICA! Nessma ne le voit pas de cet angle-là! D’ailleurs, ce même Karoui a été l’un de plus virulents de ceux qui ont attaqué la HAICA!
Déontologie?! Quelle déontologie peut-on évoquer dans ce spectacle pervers que connaît le paysage médiatique tunisien?