à New York (Photo : Jewel Samad) |
[23/05/2015 11:55:54] New York (AFP) La semaine prochaine fournira à Wall Street, particulièrement inerte lors des dernières séances, peu d’éléments pour sortir de sa léthargie, d’autant que les indices sont déjà à des niveaux sans précédent.
Lors des cinq dernières séances, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 0,22% à 18.232,02 points, après avoir fini mardi à un niveau historique à 18.312,39 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 0,81% à 5.089,36 points, et l’indice élargi Standard and Poor’s 500, très surveillé par les investisseurs, a gagné 0,16% à 2.126,06 points, après avoir battu plusieurs records.
Non seulement les indices ont enregistré de faibles variations hebdomadaires, mais ils n’ont pas non plus beaucoup bougé d’un jour à l’autre, le Dow Jones ne fluctuant jamais de plus de 0,30% à chaque séance.
“La semaine prochaine sera très semblable, c’est-à-dire sans direction”, a prévu Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. “La raison en est toujours la même: les valorisations.”
Après six ans de montée continue, Wall Street tente d’aller encore plus haut, comme le montrent les records de cette semaine, mais, depuis janvier 2015, les indices retombent régulièrement autour du niveau auquel ils avaient commencé l’année, soit un peu moins de 18.000 points pour le Dow Jones.
“Nous nous heurtons à un +mur des valorisations+”, a détaillé M. Johnson. “Les actions sont chères dans un environnement peu enthousiasmant: les résultats d’entreprises n’enregistrent qu’une croissance limitée, et on s’attend à ce que la Réserve fédérale (Fed) relève ses taux.”
Le marché reste dominé par les interrogations sur le calendrier que suivra la Fed pour commencer à retirer ainsi un important soutien à l’économie. Sur ce plan, Janet Yellen, présidente de l’institution, n’a guère fait bouger les indices vendredi en se prononçant pour une hausse des taux, actuellement presque nuls, avant la fin de l’année.
Auparavant, “l’une des choses que la Bourse a vraiment apprécié cette semaine, c’est la publication mercredi du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed (fin avril)”, a rapporté Chris Low, de FTN Financial. Son contenu “laisse penser qu’il n’y aura probablement pas de hausse des taux en juin.”
“Le marché réagit en disant : +Oh, regardez, la Fed bat en retraite+ (…) mais dès qu’elle verra des signes de vie dans l’économie réelle, elle durcira probablement sa politique”, a-t-il prévenu.
– Lundi férié –
Néanmoins, pour Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services, Wall Street ne témoigne pas d’un aveuglement face à la certitude d’une normalisation monétaire, mais d’une certaine sérénité face à cette perspective.
Cette semaine, “on a eu deux bons chiffres, sur les mises en chantiers (mardi) et, ce matin, sur les prix à la consommation”, a-t-il noté. “Avec eux, les investisseurs se sont faits à l’idée qu’il y aura une hausse des taux, probablement en septembre.”
“Il ne s’est rien passé, mais une semaine où il ne se passe rien, alors que les investisseurs prennent conscience de l’arrivée de la hausse des taux, c’est quelque chose de très significatif”, a-t-il continué. “Les choses auraient pu tourner beaucoup plus mal, avec une forte volatilité et des mouvements de baisse. Les marchés ne semblent plus avoir l’impression que la Fed va casser l’économie.”
Raccourcie par un jour férié lundi, la semaine prochaine va offrir quelques indicateurs au marché pour tester cette sérénité, dont, mardi, les commandes de biens durables en avril ainsi que le moral des ménages en mai, et, vendredi, une nouvelle estimation du produit intérieur brut (PIB).
Pour M. Volokhine, ce dernier chiffre pourrait relancer les marchés, car “s’il y a une forte contraction, on pourrait reparler d’une hausse des taux au mois de décembre seulement, alors que les marchés sont déjà à l’aise avec l’idée que la Fed appuie sur la gâchette en septembre”.
A l’inverse, pour M. Johnson, “la révision du PIB ne va pas beaucoup faire bouger la Bourse, même si ce sera intéressant: cela concerne le premier trimestre, qui est derrière nous”.
“On va surveiller la Bourse chinoise, on va surveiller l’actualité européenne, on va surveiller toutes les déclarations de responsables de la Fed, mais c’est vraiment dur de trouver quelque chose”, a-t-il conclu. “C’est en peu +En attendant Godot+.”