Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, était, ce vendredi 22 mai 2015, l’invitée d’honneur de l’Université Tunis-Carthage dans le cadre d’une conférence-débat sur le thème «L’UTICA et les défis de l’après-révolution».
Cette conférence d’une actualité brûlante était destinée aux étudiants de l’Université inscrits en première année Administration des Affaires (AA), Finance et en Hautes Etudes Commerciales (HEC).
La présidente de l’UTICA a commencé son intervention par une présentation générale et historique de l’organisation patronale, rappelant sa mission qui est de fédérer les entreprises privées. Elle a souligné que son rôle était de promouvoir le site Tunisie en matière d’investissements et d’encourager les secteurs créateurs de richesse. Sur un autre plan, l’UTICA a également un rôle social dans la mesure où elle intervient dans tous les conflits sociaux pour essayer de les résoudre.
Mme Bouchamaoui a indiqué que l’UTICA rassemblait près de 150.000 entreprises privées. Elle a expliqué qu’elle était constituée de 17 fédérations professionnelles nationales, 370 chambres syndicales nationales, 24 unions régionales, 216 unions locales et 1700 chambres syndicales régionales. Le bureau exécutif de l’UTICA est composé de 31 personnes dont elle est la seule femme.
L’action de l’UTICA consiste à agir pour valoriser le travail. «Nous avons constaté que la valeur du travail s’est détériorée depuis la révolution, de même qu’une baisse de rendement et une augmentation de l’absentéisme», a souligné l’invitée de l’Université Tunis-Carthage, ajoutant: «on ne peut pas appeler à la croissance et embaucher des chômeurs dans ce contexte car le taux de croissance qui est actuellement de 1,7% ne suffit pas à rembourser la dette du pays».
Mettant en exergue l’importance de la contribution du secteur privé à l’économie de la Tunisie, la présidente de l’UTICA a affirmé que la participation du privé au PIB est actuellement de 70% contre 60% en 1990. Elle a rappelé qu’en 2014, 32.964 entreprises privées ont été créées et que 2.100.000 personnes travaillent dans le privé, estimant que le secteur public était incapable à lui seul de résorber les 650.000 chômeurs actuels.
«Nous défendons les entreprises citoyennes, celles qui payent leurs impôts, de même que l’on se bat pour que l’initiative privée soit une valeur», a également dit Madame Bouchamaoui qui a encouragé les jeunes à effectuer des stages d’été en entreprises pendant les vacances qui sont trop longues. «Ayez le courage de vous aventurer pour montrer que vous êtes capables de créer cette richesse en Tunisie», a-t-elle lancé aux participants à la conférence.
Répondant aux questions des étudiants de l’Université Tunis-Carthage, la présidente de l’UTICA a indiqué que le commerce parallèle représentait 54% de l’économie, ce qui était «énorme». Elle a expliqué que ce stade avait été atteint à cause du manque d’autorité et de sécurité. «Ce qui est plus grave, c’est qu’il y a des jeunes qui vivent du commerce parallèle et qu’il faudra trouver une solution pour les réintégrer dans le système du régime réel».
Mme Bouchamaoui a par ailleurs abordé la question du contrat social et de l’importance de le mettre en œuvre entre les 3 partenaires que sont l’UTICA, l’UGTT et le gouvernement. «Tout le monde doit se remettre au travail pour préserver le pays», a-t-elle conclu dans un message solennel destiné aux étudiants, qui seront ensuite interrogés sur les enseignements qu’ils ont tirés de cette conférence de la présidente de l’UTICA.