écembre 2014 à Madrid (Photo : SEBASTIEN BERDA) |
[26/05/2015 11:21:10] Madrid (AFP) Près d’un quart des ménages espagnols vivait sous le seuil de pauvreté en 2013, selon une étude publiée mardi par l’Office national de la statistique (Ine), dans un pays où le chômage reste important malgré la reprise économique.
Les revenus moyens des ménages n’ont cessé de diminuer depuis 2008, indique l’Ine, passant de 30.045 euros en 2008 à 26.154 euros en 2013.
Ce niveau a reculé de 2,3% entre 2012 et 2013, précise l’institut dans un communiqué.
Parmi les ménages, 22,2% vivaient sous le seuil de pauvreté en 2013, contre 20,4% l’année précédente, a calculé l’Institut national de la statistique.
L’Espagne, comme ses voisins de l’Union européenne (UE), fixe le seuil de pauvreté à 60% de la médiane des revenus de la population totale.
En prenant en compte le nombre de ménages propriétaires de leur logement, le nombre de foyers vivant sous le seuil de pauvreté diminue à 19,9%.
Les ménages les plus touchés par la pauvreté sont les étrangers et les foyers monoparentaux. Les personnes originaires d’un pays situé hors de l’UE représentent ainsi plus de la moitié (55,4%) des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, contre 18,4% pour les Espagnols et 35,7% pour les immigrés venant de l’UE.
Si on considère la composition du foyer, 42% des personnes vivant seules avec des enfants à charge étaient sous le seuil de pauvreté, indique l’Ine.
Lorsque cette enquête a été réalisée, “16,1% des ménages espagnols disaient boucler les fins de mois avec +beaucoup de difficultés+. Ce pourcentage était inférieur de 0,8 point à celui de l’année précédente”, selon le communiqué de presse.
Près de 42,4% des foyers n’étaient pas en mesure de faire face à des dépenses imprévues, faute d’économies, 45% ne pouvaient pas partir en vacances au moins une semaine par an et 10,2% avouaient payer en retard leurs factures de gaz ou d’électricité ou encore leurs prêts immobiliers.
L’Espagne a renoué avec la croissance en 2014, avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1,4% et la reprise a gagné en vigueur depuis le début 2015. Mais le pays connaît toujours un taux de chômage très élevé – près de 24% de la population active – et cette situation, couplée à un raz-le-bol face à l’austérité appliquée par le Parti conservateur au pouvoir (PP), a conduit à la chute de cette formation aux élections municipales et régionales dimanche.