Le plus gros fonds souverain au monde va se désengager du charbon

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affaires (Photo : Patrik Stollarz)

[27/05/2015 20:13:30] Oslo (AFP) Le fonds de pension public norvégien, le plus gros fonds souverain au monde, va se désengager des entreprises dont une part substantielle de l’activité est liée au charbon, selon accord trouvé mercredi soir par tous les partis du pays.

Au terme de ce consensus, le fonds qui pèse environ 820 milliards d’euros devra s’abstenir d’investir dans les compagnies minières ou énergétiques où le charbon représente plus de 30% de l’activité ou du chiffre d’affaires.

L’accord a été salué par les défenseurs de l’environnement qui militaient pour que le fonds – lui-même alimenté par les revenus pétroliers de l’État norvégien – se désengage totalement de cette source d’énergie fossile.

“Nous avons gagné! La Norvège va vendre! Les décideurs politiques éjectent le charbon du fonds pétrolier”, s’est félicité la branche norvégienne de Greenpeace sur Twitter.

Le gouvernement de droite, minoritaire au Parlement, s’était jusqu’à présent contenté de proposer l’ajout d’élargir le code d’éthique régissant la gestion du fonds avec un critère prévoyant un désengagement du fonds du capital des entreprises responsables “d’un niveau inacceptable” d’émissions de gaz à effet de serre.

Mais il avait résisté aux appels, de l’opposition notamment, demandant une sortie pure et simple du charbon.

“Le charbon est unique en ce qu’il est la source de la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre, et c’est donc une grande victoire pour le climat”, a souligné Torstein Tvedt Solberg, un responsable du parti travailliste (opposition), la principale formation politique du pays.

“Le fait que tous les partis se rangent maintenant derrière la proposition envoie un message important”, a-t-il ajouté.

Pour des raisons strictement financières, le fonds s’est de lui-même désengagé ces dernières années de dizaines d’entreprises (extraction de charbon, sables bitumineux, production de ciment…) dont le modèle économique n’était selon lui plus tenable en raison de son coût impact environnemental ou climatique.

L’accord conclu mercredi est d’autant plus important que les décisions du fonds norvégien, qui contrôlait l’équivalent de 1,3% de la capitalisation boursière mondiale fin 2104, sont souvent imitées par d’autres investisseurs.

Certains dénoncent toutefois un paradoxe dans la mesure où le gouvernement norvégien a accepté en avril de sauver la compagnie minière Store Norske qui extrait du charbon dans l’archipel reculé du Svalbard (Spitzberg) dans l’Arctique en y injectant 500 millions de couronnes (59 millions d’euros).