éen de Riga (Photo : ALAIN JOCARD) |
[28/05/2015 09:25:00] Londres (AFP) David Cameron entame jeudi par les Pays-Bas et la France sa grande tournée européenne pour défendre son plan de réforme de l’UE, aussitôt après avoir déposé au parlement le projet de loi visant à organiser un référendum sur l’appartenance britannique au club des 28.
L’offensive diplomatique, avec pour enjeu final une possible sortie du royaume de l’UE (“Brexit”), est d’envergure. Le Premier ministre britannique a prévu de rencontrer les dirigeants des 27 autres Etats membres d’ici le sommet des chefs d’État et de gouvernement des 25 et 26 juin à Bruxelles.
La tournée le conduit jeudi à La Haye et à Paris, avant de passer vendredi par Varsovie pour rencontrer la Première ministre polonaise Ewa Kopacz et Berlin pour un déjeuner de travail avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Une rencontre avec la Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt à Copenhague a dû être annulée jeudi, après que celle-ci a annoncé mercredi d’élections législatives pour le 18 juin.
La première étape s’annonce en douceur, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, est un allié sur lequel David Cameron espère pouvoir compter dans sa tentative de réformer l’Union européenne, avant de soumettre à son peuple d’ici la fin 2017 la question du maintien ou non dans l’UE.
Le dîner à l’Elysée avec le président français François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius s’annonce plus problématique.
Ce dernier a jugé jeudi matin “très risqué” le référendum initié par M. Cameron. “La population britannique a été habituée à ce qu’on lui dise: +l’Europe c’est une mauvaise chose+, “le jour où on va la consulter il y a un risque qu’elle dise que l’Europe est une mauvaise chose”, a-t-il estimé.
– Du football au rugby –
Les Britanniques, a ajouté M. Fabius, “ont adhéré à un club de football. On ne peut pas dire au milieu du match, maintenant on va jouer au rugby. C’est l’un ou l’autre”. “On va voir ce que M. Cameron demande (…) on va l’écouter”, a-t-il conclu.
Le Premier ministre britannique aspire notamment à rapatrier certains pouvoirs au nom de la souveraineté du Parlement britannique et à durcir les conditions d’accès aux aides sociales pour les ressortissants de l’UE.
Favorable au maintien de son pays dans une union réformée, il a répété à plusieurs reprises qu’il n’excluait “rien” s’il n’arrivait pas à renégocier certains aspects de l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE.
“Le Premier ministre est catégorique en disant à nos partenaires européens que si nous ne sommes pas capables de répondre aux grandes inquiétudes du peuple britannique, nous ne gagnerons pas le référendum”, a insisté le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond jeudi au micro de la BBC.
“Nous nous attendons à ce que certains de nos partenaires soient réticents au départ des négociations, car c’est comme ça que fonctionnent les négociations, a-t-il ajouté. Mais nous sommes très confiants dans nos capacités à négocier des réformes significatives cet été ou, au besoin, cet hiver.”
David Cameron lance son offensive diplomatique après la présentation formelle jeudi au Parlement du projet de loi détaillant les modalités du référendum. Aucun débat n’est cependant prévu à ce stade.
“Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’UE ?”. Telle est la question à laquelle les Britanniques devront répondre par “oui” ou par “non”. Une formulation positive qui place les europhiles dans le camp du “oui”.
La consultation se tiendra au plus tard fin 2017 mais pourrait être organisée dès l’année prochaine. C’est “la première fois depuis quarante ans que le peuple britannique a son mot à dire sur notre place dans l’UE”, a fait valoir une source proche du Premier ministre.
Longtemps hostile à la consultation, le parti travailliste d’opposition s’est finalement rallié à l’initiative en précisant qu’il ferait résolument campagne pour le oui.