Grèce : Washington pousse à une solution, beaucoup de chemin à faire répondent les Européens

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Allemagne (Photo : ROBERT MICHAEL)

[29/05/2015 13:14:25] Dresde (Allemagne) (AFP) Washington a appelé vendredi toutes les parties impliquées dans le dossier grec à “bouger” pour éviter “une crise”, mais les Européens, tout en écartant une sortie de la Grèce de la zone euro, ont douché les espoirs d’un accord rapide.

“Toutes les parties concernées doivent bouger”, a estimé le secrétaire américain au Trésor Jack Lew à l’issue d’une réunion des ministres des Finances du G7 à Dresde (est de l’Allemagne) où selon lui la Grèce a fait l’objet d’un “certain nombre de conversations” en marge du programme officiel.

“Il doit y avoir de la flexibilité de la part des institutions”, mais, dans le même temps, “des décisions très difficiles” doivent être prises par Athènes, pour mener à leur terme les négociations qui patinent sur un financement de la Grèce, a ajouté l’Américain, appelant instamment à “régler cela sans en arriver à une crise, dans l’intérêt de tous et de l’économie mondiale”.

Mais l’hôte de la réunion, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, a estimé que les “annonces positives” du gouvernement grec ne “reflétaient pas complètement” l’état d’avancement des discussions entre Athènes et ses créanciers.

Le gouvernement grec a laissé entendre cette semaine qu’un accord était imminent après des mois de négociations acharnées pour débloquer une aide financière à la Grèce, ce que ses partenaires ont démenti en choeur.

Le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici et la directrice générale du FMI Christine Lagarde ont fait savoir ces derniers jours qu’il restait “beaucoup de travail” à faire avant un accord final. Il y a certes eu “des progrès”, a déclaré pour sa part vendredi le ministre français des Finances Michel Sapin, mais “les résultats sont encore insuffisants”.

Un accord, qui permettrait de débloquer des fonds dont Athènes a cruellement besoin, implique que la Grèce prenne des engagements de réformes validés par le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).

Le temps presse pour trouver une solution car les caisses de la Grèce sont vides et ce pays doit effectuer des remboursements, notamment au FMI, ce mois-ci.

Sous la menace d’un défaut de paiement sur une prochaine échéance le 5 juin, l’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro est revenue sur le devant de la scène après une interview publiée vendredi en Allemagne de Mme Lagarde, dans laquelle elle évoque ce scénario comme étant “une possibilité” qui ne signifierait pas “la fin de l’euro”.

“Il n’y a pas de scénario de Grexit”, terme utilisé pour désigner une sortie de la Grèce du bloc monétaire, a affirmé M. Sapin, cherchant à relativiser les propos de Mme Lagarde, qui ont fait l’effet d’une bombe. Ce que sa compatriote a dit n’était pourtant “pas particulièrement dur”, a estimé le ministre français, qui a jugé qu’il n’était pas question que le FMI, très critiqué par Athènes, fasse “bande à part”.