ège de la Bourse de Paris, le 23 septembre 2011 (Photo : Joel Saget) |
[30/05/2015 09:57:32] Paris (AFP) La Bourse de Paris va encore vivre au rythme des négociations sur la Grèce la semaine prochaine d’autant que le temps presse pour trouver un accord, sans oublier un agenda économique chargé avec une réunion de la BCE et l’emploi américain.
Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 2,62% pour terminer vendredi à 5.007,89 points. Ses gains depuis le 1er janvier s’établissent à 17,21%.
La Grèce reste la principale préoccupation des investisseurs, qui sont sensibles à la moindre information concernant les discussions en cours entre le pays et ses créanciers.
“Les marchés actions européens, ainsi que les marchés de taux, évoluent au rythme de la Grèce, en se demandant s’il y aura un accord ou pas”, souligne Franz Wenzel, responsable de la stratégie d’investissement chez Axa IM.
L’annonce unilatérale faite mercredi par Athènes d’une ébauche d’accord a fait bondir les places boursières, le CAC 40 prenant près de 2%, lui permettant de revenir vers 5.200 points.
“Cette réaction favorable montre que quoi qu’il se passe, le marché a confiance dans le fait qu’il y aura un accord et qu’une sortie de la Grèce de la zone euro sera évitée”, résume Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
Les créanciers du pays, UE et FMI en tête, ont toutefois indiqué par la suite qu’un accord est encore loin, attendant de la Grèce qu’elle propose les réformes suffisantes à leurs yeux pour débloquer la dernière tranche d’aide, seule moyen pour Athènes d’éviter le défaut de paiement.
Or le temps presse puisque le pays doit rembourser près d’1,6 milliard d’euros au FMI le mois prochain, avec une première échéance la semaine prochaine, le vendredi 5 juin.
“La volatilité devrait être de mise dans les prochains jours et si aucun accord n’est annoncé d’ici le 5 juin, le marché risque de souffrir”, prévient M. Dembik, qui rappelle que “personne n’est vraiment en mesure de savoir comment avancent les négociations”.
Le marché se prépare par ailleurs à une semaine chargée en rendez-vous économique, à commencer par une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) mercredi où il devrait être question de la Grèce.
– “probable que Draghi s’exprime sur la Grèce” –
“Il est probable que Mario Draghi (président de la BCE, ndlr) s’exprime sur la Grèce et sur le soutien apporté aux banques grecques”, estime M. Dembik.
Pour le reste, les analystes n’attendent aucune annonce fracassante lors de cette réunion, alors que divers responsables de la BCE ont rassuré récemment sur l’avenir du programme de rachat d’actifs.
La BCE a ainsi annoncé qu’elle allait renforcer ses rachats en mai et juin pour compenser un volume moindre en juillet et en août.
“Draghi devrait confirmer que la BCE va courir son marathon jusqu’à septembre 2016 en continuant les rachats d’actifs à un rythme soutenu”, selon M. Wenzel.
Le marché pourra d’ailleurs se faire une idée plus précise de l’efficacité de la politique monétaire, censée relancer l’économie en zone euro, avec la publication de plusieurs indicateurs dans la région, dont l’inflation pour mai mardi.
Enfin, l’actualité américaine sera suivie de près avec de nombreux indicateurs, parmi les plus suivis chaque mois, dont les indices ISM d’activité et le rapport mensuel sur l’emploi américain pour mai.
Les investisseurs cherchent à savoir si l’économie américaine parvient à se relancer après avoir ralenti depuis le début d’année.
Ces chiffres en diront plus également sur l’avenir de la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), sa présidente Janet Yellen ayant prévenu qu’elle relèverait ses taux d’ici la fin de l’année.
“Le consensus du marché table sur une hausse des taux en septembre. Le fait que Yellen ait décidé de ne pas aller à Jackson Hole (réunion de banquiers centraux aux États-Unis fin août, ndlr) montre qu’elle se laisse le temps pour décider”, selon M. Dembik.
Dans tous les cas, de bons chiffres de l’emploi alimenteraient l’idée d’un resserrement monétaire en septembre, puisque toute décision lors de la réunion de juin semble exclue.
Selon M. Wenzel, “tout laisse espérer que les indicateurs vont s’améliorer” et “cela devrait renforcer l’idée que la Fed va remonter ses taux à la rentrée mais quelle que soit l’échéance cela se fera en douceur”.