Délaissée depuis 5 ans après avoir été ravagé par des foules aveuglées par la colère, la révolte et la haine pour ce qu’a fait et ce que fut le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), sa bâtisse aujourd’hui bien que solide a subi des grands dommages.
A parcourir les couloirs, les bureaux et les grandes salles de l’ancienne forteresse d’un parti qui s’était autodétruit par force d’arrogance, opportunisme et vénalité, nous ne pouvons pas ne pas ressentir de la rage aux tripes. Le RCD, qui se pensait éternel, a laissé derrière lui une ardoise de 120 MDT.
Le siège, lui, selon des estimations citées par Hatem El Euch, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, vaudrait dans les 150 MDT. Cela pourrait couvrir les dettes du parti disparu mais encore faut-il qu’il trouve acquéreur et que l’Etat accepte de le céder. Parce que le principe: «Est que les biens confisqués doivent être rétrocédés, a tenu à préciser le ministre, mais nous avons été sollicités par nombre d’établissements publics, des ministères et même des privés. Nous avons évoqué la question de la mettre à la disposition des instances constitutionnelles, mais tout cela devrait être décidé lors d’un CMR».
Il n’y a pas que les biens confisqués du RCD qui seront traités lors des prochains CMR. On y discutera fort probablement de tous les biens confisqués et de leur sort. Ces biens, rappelons-le, ont perdu beaucoup de leur valeur durant ces 4 dernières années. Le siège du RCD lui-même n’a été mis sous la responsabilité du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières qu’en février 2015.
Que s’est-il passé pendant ces quatre ans où la construction a été complètement délaissée? Rien si ce n’est que l’on a tout juste commencé à inventorier les équipements et les ameublements existants et ceux qui manquent. Selon le responsable chargé du dossier au ministère, la réhabilitation du siège est évaluée à 10 MDT. Ceci avant de décider de son usage.
Une consultation restreinte a été lancée à cet effet et les travaux devraient commencer très bientôt.
Les biens de l’ancien RCD ne s’arrêtent pas au siège central mais couvrent toutes ses représentations à travers le territoire national dont certains, bien équipés, sont devenus des locaux pour des administrations publiques. D’autres petits bureaux ont été squattés par des écoles coraniques lors du valeureux règne de la Troïka.
Aujourd’hui, il revient au ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières de sévir, car la Tunisie a plus que jamais besoin de mettre fin aux dépassements de l’ère Troïka!