«La Tunisie dispose de tous les atouts pour se positionner en tant que place financière régionale». C’est ce qu’estime Ali Ouerghi, représentant du ministère des Finances et membre de l’Autorité de contrôle de la Microfinance.
Dans cette perspective, deux accords de partenariat ont été signés, lundi 1er juin 2015, par le Conseil du Marché Financier (CMF) avec les conseils algérien et libanais, lors d’une table ronde organisée à Tunis en marge de la 14ème session annuelle de l’Institut francophone de la régulation financière.
Les deux accords soulignent «la volonté des différentes parties de renforcer la protection de l’investissement ainsi que la transparence des instruments financiers, à travers la mise en place d’un cadre de coopération pour créer des canaux de coordination et d’échange d’informations techniques sur les transactions financières».
D’après Salah Sayel, président du CMF, «l’environnement des affaires est propice à l’investissement en Tunisie. Cet environnement se caractérise, en effet, par un ensemble de mesures incitatives, un cadre réglementaire solide, un système financier fiable et une infrastructure moderne”.
Il a évoqué les nouvelles réformes engagées en matière fiscale et bancaire en vue d’attirer les investisseurs locaux et étrangers.
Pour Fadhel Abdelkefi, président du Conseil d’administration de la Bourse de Tunis, «il faut travailler aujourd’hui sur la transparence et la bonne gouvernance des entreprises pour concrétiser l’objectif de faire de la Tunisie une place financière régionale». Dans cette perspective, les banques tunisiennes doivent utiliser les techniques les plus évoluées à l’échelle mondiale, pour assurer la transparence des transactions financières, a-t-il ajouté.
D’après lui, Il existe déjà l’opportunité de mettre en place un marché financier maghrébin, en connectant les Bourses de Tunis, Casablanca et Alger, mais ceci est tributaire de l’existence «d’une volonté politique couplée d’une conviction en l’importance de ce marché».
David Wright, secrétaire général de l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV), a, quant à lui, appelé la Tunisie à «avoir une vision ambitieuse, celle d’être le meilleur pays, en termes de visibilité et de qualité des lois».
Pour lui, la gouvernance des entreprises est excellente et la transparence, la maîtrise des risques et la non-discrimination entre les actionnaires particuliers et ceux de l’Etat est déjà acquise. Reste qu’il faut «séparer le système de supervision et de régulation du marché financier de l’autorité de l’Etat».
Il appelle tous les partenaires de la place financière régionale à se mettre d’accord sur les règles et les institutions qui vont gérer cette place.
Pour sa part, Christian de Boissieu, membre du collège français de l’Autorité des marchés financiers (AMF), souligne la nécessité de “simplifier les procédures administratives et de réfléchir à des stratégies d’alliances et de partenariats, pour faire réussir la place financière régionale”. Mais avant cela, la Tunisie se doit de retrouver son rythme de croissance économique de 5% par an d’avant la révolution.