Le chef de mission auprès du FMI pour la Tunisie, Amine Mati, a affirmé mardi 2 juin que la Tunisie dispose d’une marge pour abaisser les prix des hydrocarbures sur le marché local à la lumière de la baisse de leurs prix au plan mondial.
Lors d’une séance d’audition tenue entre la mission du FMI et les membres de la Commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple, Mati a également indiqué que la Tunisie doit trouver des mécanismes permettant de soutenir les catégories marginalisées, si elle prend cette décision.
Il a souligné qu’une mission de revue du FMI a entamé une série de concertations avec les parties gouvernementales, les représentants des partis et de la société civile qui s’achèvera le 10 juin 2015, pour évaluer l’avancement des réformes en Tunisie avant la réunion du conseil d’administration du Fonds prévue fin juillet 2015.
Il a avancé que le FMI appuie les réformes visant à réduire la fragilité de l’économie tunisienne (banques, fiscalité et partenariat entre le public et le privé), soulignant la nécessité d’accroître les financements consacrés à l’investissement.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a accordé à la Tunisie un délai de 7 mois, au 31 décembre 2015, pour permettre aux autorités tunisiennes d’appliquer les réformes et les engagements pris dans le cadre de l’accord conclu avec le pays” (Stand-By Arrangment- SBA).
Sur un montant global de 1,75 milliard de dollars, approuvé par le Conseil d’administration du FMI, le 7 juin 2013, au profit de la Tunisie (correspondant à 400% du quota du pays auprès du Fonds), 600 millions de dollars n’ont pas encore été décaissés, en attendant le parachèvement des réformes.
Le député Mohsen Hassen a souligné la nécessité d’aider le gouvernement à réaliser les réformes conjoncturelles, rappelant que le gouvernement est en train de préparer une loi de finance complémentaire pour 2015, ce qui nécessite la réalisation de plusieurs réformes dont l’amnistie fiscale. Il a encore relevé la nécessité de réformer le secteur bancaire (public et privé).
Le député Fadhel Ben Omrane a appelé à la réforme de la Banque centrale de Tunisie, parallèlement aux trois banques publiques (BH-BNA-STB), considérant que l’abaissement des prix du pétrole préconisé par le FMI est “dangereux”.