à Paris (Photo : Kenzo Tribouillard) |
[03/06/2015 12:33:09] Paris (AFP) Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a promis aux syndicats de “ne pas descendre en dessous de 15 RTT” par agent, dans de nouvelles propositions sur la réorganisation du temps de travail, consultées mercredi par l’AFP.
Martin Hirsch a transmis mardi un nouveau document aux organisations syndicales qui ont, jusqu’à présent, refusé de négocier une quelconque réforme des 35 heures et appelé à plusieurs journées de grève.
Parmi les “garanties essentielles” apportées par ce document figurent “l’exclusion de tout passage en 7 heures” (qui signerait une disparition des RTT), “l’engagement de ne pas descendre en dessous de 15 RTT hors journée de solidarité” ou encore le “maintien de la pause repas dans le temps de travail dans les services de soins ou (…) exigeant une disponibilité continue des agents”.
Actuellement, plus de 60% des agents travaillent 7h36 (38 heures/semaine) ou 7h50 (39h10) par jour, avec un nombre de RTT allant de 18 à 20 jours par an, auxquels s’ajoutent des journées propres à l’AP-HP, dites “forfait protocole”.
En passant à 7h30, les agents en 7h36 perdraient par exemple 3 RTT et 2 forfaits protocole, selon les syndicats.
Les cadres au forfait bénéficieront quant à eux de 20 jours de RTT, “soit la perte des deux jours forfait protocole, et de 3 à 5 jours de RTT selon les accords locaux des différents hôpitaux de l’AP-HP”, d’après la CFE-CGC.
En outre, d’autres jours de congés spécifiques à l’AP-HP, octroyés pour l’ancienneté ou pour la fête des mères, sont remis en question, comme le craignaient les syndicats, la direction soulignant les “gains” à tirer d’un “rapprochement du droit commun”.
Ces propositions pourront toutefois être “amendées” afin de parvenir à “une réforme équilibrée et équitable”, insiste le patron de l’AP-HP dans un courrier aux représentants du personnels, qui se réuniront autour de lui pour une nouvelle séance de discussion vendredi matin.
Les nouveaux schémas horaires feront l’objet d'”études de terrain pendant quelques semaines” dans une quinzaine d’organisation de pôles ou services pour établir un nouveau cadre de référence d’ici à “la fin septembre” pour les 75.000 personnels des 38 hôpitaux de l’AP-HP.
La titularisation des CDD, le maintien de l’emploi, un soutien au logement et d’autres contreparties déjà mises sur la table par la direction à l’issue d’une première grève suivie par 34% il y a deux semaines, doivent également être abordées.
Mais ces “évolutions” sont insuffisantes, estime Rose-May Rousseau (CGT). “Sur la question de fond, Martin Hirsch maintient le cap, il se moque du monde”, explique celle qui demande le retrait pur et simple du projet de réorganisation du temps de travail, destiné à faire économiser 20 millions d’euros à l’AP-HP.
Olivier Youinou, de SUD Santé, regrette lui que le “point crucial” des embauches (en plus des CDD, ndlr) ne soit pas abordé.
De son côté, Thierry Amouroux, de la CFE-CGC, salue des avancées, tout en appelant à amplifier “le rapport de force”.
Selon lui, “les négociations proprement dites ne commenceront qu’après la mobilisation du 11 juin”, date choisie par l’intersyndicale CGT, SUD, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa, pour une nouvelle journée de grève.