éroport de Lisbonne, le 1er mai 2015 (Photo : PATRICIA DE MELO MOREIRA) |
[04/06/2015 12:17:37] Lisbonne (AFP) Le gouvernement portugais a décidé jeudi de poursuivre la privatisation de la compagnie aérienne nationale TAP et passer outre le référé de la Cour administrative suprême qui avait suspendu le processus la veille pour vice de forme.
L’exécutif a adopté “une résolution fondée faisant valoir la nécessité de sauvegarder l’intérêt public” et maintient le calendrier de la privatisation, a annoncé Luis Marques Guedes, porte-parole du gouvernement, à l’issue du conseil des ministres.
La résolution, qui sera présentée au tribunal, “est justifiée par l’urgence à poursuivre le processus de privatisation qui permettra de recapitaliser rapidement l’entreprise”, a-t-il fait valoir.
Le gouvernement de centre droit confirme ainsi vendredi comme date butoir pour la remise des offres définitives par les deux candidats en lice, invités à améliorer leurs propositions initiales en termes de financement et de respect du cahier des charges.
La Cour administrative suprême avait ordonné mercredi en référé la suspension de la privatisation de la TAP, sans statuer sur le fond. Confronté en mai à une décision de justice similaire, le gouvernement avait déjà invoqué “l’intérêt général” de la privatisation pour contester le référé.
à Lisbonne (Photo : PATRICIA DE MELO MOREIRA) |
La justice avait été saisie par le mouvement citoyen “Peço a palavra” (Je demande la parole) qui reproche au gouvernement de “ne pas avoir prévu d’appel d’offres pour engager deux entités indépendantes en vue de l’évaluation économique et financière de la TAP”.
Le gouvernement avait retenu fin mai deux candidatures, celles du magnat sud-américain German Efromovich, propriétaire de la compagnie aérienne colombienne Avianca, et de l’Américano-Brésilien David Neeleman, fondateur de sa concurrente brésilienne Azul.
Après l’échec d’une première tentative de privatisation en décembre 2012, l’exécutif avait décidé à la mi-novembre de se défaire de 66% du capital du groupe TAP, dont 5% réservés aux salariés.
Seul candidat en lice lors du premier appel d’offres, German Efromovich propose d’injecter 250 millions d’euros dans la TAP, de lui fournir douze avions provenant de sa compagnie Avianca et d’en commander 38 autres.
Son concurrent David Neeleman mise lui sur une augmentation de capital jusqu’à 350 millions d’euros et la commande de 53 nouveaux avions.
Les deux candidats promettent aussi de distribuer entre 10 et 20% des dividendes aux salariés, pour ramener la paix sociale dans une entreprise qui a été frappée par une série de grèves.
A court de trésorerie et endettée à hauteur de plus d’un milliard d’euros, la TAP avait essuyé une perte nette de 46 millions d’euros en 2014.