La Banque mondiale (BM) est en train d’élaborer une étude sur la pauvreté en Tunisie qui sera prête fin 2015, a fait savoir, mercredi 3 juin, la représentante de la BM en Tunisie, Eileen Murray.
Lors d’une réunion tenue avec les membres de la Commission des finances à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à l’occasion de laquelle la BM a présenté un document faisant le diagnostic de la situation en Tunisie, Mme Murray a déclaré que la BM mettra à la disposition de la Commission l’étude dès qu’elle sera prête.
Ce document présenté par l’économiste principal au sein de la BM, Jean Luc Bernasconi, comprend un diagnostic de la situation en Tunisie, les défis et les opportunités offertes ainsi que les difficultés qui font obstacle à l’évolution de son économie.
Mme Murray a indiqué que le groupe de la Banque mondiale prépare actuellement une stratégie de travail avec la Tunisie au moment où le gouvernement tunisien prépare de son côté, le plan quinquennal de développement (2016-2020). Ce dernier pourrait tirer profiter pour cela du document de la BM, notamment en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et l’impulsion du développement et de l’emploi.
Le document de la BM recommande de préserver les équilibres macroéconomiques et passe en revue les étapes de la réforme du système de subventions dans le domaine des hydrocarbures. Il préconise aussi la restructuration des banques publiques et le développement du partenariat entre les secteurs public et privé.
Il souligne la persistance de la fragilité de l’économie tunisienne et la faiblesse de la régression du taux de pauvreté outre la persistance des disparités sociales, l’accroissement des déséquilibres régionaux et le manque d’équité dans l’accès aux services publics.
La Tunisie connaît, selon les experts de la Banque mondiale, une décélération de la croissance économique et des difficultés liées au climat des affaires ainsi qu’au secteur financier, outre des problèmes de gouvernance et dans la création d’emplois.
Bernasconi estime que la Tunisie dispose de plusieurs avantages, à savoir l’instauration des institutions démocratiques, la position géographique, la disponibilité de la main-d’oeuvre qualifiée, le bon état de l’infrastructure de base et une administration publique bien organisée.
Les membres de la Commission des finances ont souligné, dans leurs interventions, la portée de la coopération entre la Banque mondiale et la Tunisie pendant les prochaines années, mettant l’accent sur le rôle prépondérant de cette institution financière internationale dans l’élaboration des plans de développement de la Tunisie.
Le député Fadhel Ben Omrane souligne que le problème principal dont souffre la Tunisie réside dans l’emploi et non pas dans la lutte contre le chômage, placée par la Banque mondiale au centre des priorités dans ses interventions en Tunisie.
La députée Olfa Soukri a évoqué le problème de la communication entre la Commission des finances et les représentants de la Banque mondiale en Tunisie, indiquant l’importance de la soumission des engagements conclus entre le gouvernement et la Banque à la commission.