Le projet de production de phosphate à Meknassi (gouvernorat de Sidi Bouzid) entrera en phase de production à la fin de l’année 2017 après l’achèvement de l’étude approfondie en 2016. C’est ce qu’a affirmé, mercredi 10 juin 2015, le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Zakaria Hamad, qui s’exprimait devant les députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Répondant aux questions du député Ahmed Khaskhousi (Mouvement des démocrates sociaux) sur ledit projet, le ministre a indiqué que l’avancement de réalisation de ce dernier nécessite davantage d’examen, notamment des volets techniques à même de garantir son efficience et sa pérennité.
Khaskhousi a posé des questions liées aux causes du retard de réalisation du projet et sa relation avec la programmation d’autres projets dans d’autres régions. Il s’est, en outre, interrogé sur le retard pris pour annoncer les résultats de la première tranche du concours qui concerne près de 100 emplois.
Hamad a souligné que les résultats des recrutements seront annoncés à la fin du mois de juin en cours, après l’identification des spécialités demandées.
Il s’agit, par ailleurs, de charger les autorités régionales, en coordination avec les services du ministère de la formation professionnelle et de l’emploi, d’organiser les recrutements demandés et les listes finales, a-t-il encore fait savoir.
Trois sites de production et 400 employés…
Le ministre a rappelé que le projet de phosphate de Meknassi s’étend sur trois sites, à savoir “El Jabbes”, “Abdallah” et “Karkiba”. Il comporte des espaces de production, des décharges pour résidus, outre des circuits sur une longueur de 10 kilomètres qui relieront les trois sites.
Selon les premières estimations, le coût du projet atteint environ 100 millions de dinars avec une capacité de production annuelle de 500.000 tonnes de phosphate qui permettra de créer 400 emplois en phase finale.
Hamad a relevé que son département a octroyé des permis exceptionnels d’extraction, en novembre 2014, pour sélectionner une entreprise, notamment après le lancement des appels d’offres, à cet effet, afin d’extraire 600.000 tonnes de phosphate, faisant remarquer que les recherches et analyses ont déjà commencé. Il a, en outre, été procédé au forage des puits de prospection géologique pour mieux connaître la qualité du phosphate extrait.
Quid de l’environnement?
Hamad a relevé que les résultats des analyses chimiques réalisées sur toutes les nappes lors de l’extraction des quantités primaires devraient permettre l’évaluation de la qualité des quantités de phosphate extraites. Dans l’attente de la confirmation des stocks préliminaires, estimés actuellement à 20 millions tonnes, une photo numérique de la mine «Jabesse» a été prise pour la transformer en des cartes topographiques.
Le ministre a évoqué la situation foncière précisant que toutes les composantes du projet ont été déjà mises en place. Selon le ministre le projet abrite en plus des sites d’extraction relevant de l’Etat quelques biens fonciers appartenant au secteur privé, ce qui porte la superficie globale du projet à 1000 hectares. Selon Hamad, il sera procédé après l’évaluation par les services des domaines de l’Etat et des Affaires foncières (10 avril 2015) au décaissement des dédommagements au profit des privés dans les prochains jours.
Evoquat le projet principal, le membre du gouvernement a indiqué que les spécificités minières de Mknassi concernant notamment les couches de phosphate profondes) nécessitent l’adoption d’une méthode d’extraction non utilisée en Tunisie et des moyens spécifiques afin de préserver la sécurité des travailleurs et la pérennité du projet.
Objectif: près de 20 millions de tonnes…
S’agissant de la question du député portant sur la relation entre le projet de Meknassi et d’autres projets, le ministre a fait remarquer que ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Etat de consolidation de sa position à l’échelle internationale sur les marchés du phosphate, l’augmentation de sa capacité de production, au vu de la vive concurrence (intention du Maroc d’augmenter sa production à 50 millions de tonnes par an) et l’apparition de nouvelles capacités, à l’instar du producteur saoudien.
Hamed a fait savoir que la programmation d’autres projets, tels que celui d’Om Lakhchab (2,1 millions de tonnes par an) et Tozeur-Nefta (2,5 millions de tonnes par an) et Sraouertane (4 millions de tonnes par an), en plus de Meknassi a pour objectif d’atteindre une production de 19 millions de tonnes à l’orée de 2021, contre une capacité de production actuelle de 9 millions de tonnes. Il a expliqué que la programmation d’autres projets n’annulera pas le projet de phosphate de Meknassin compte tenu du besoin stratégique du pays de ce secteur.