Après avoir baissé après le 14 janvier 2011, pour cause de crise économique et de manque de visibilité sur l’avenir du pays, le nombre de visiteurs tunisiens de Salons français est en train de remonter. La Tunisie est même, depuis 2013, le premier pays par le nombre de visiteurs sur l’un d’entre eux, Batimat.
Les Tunisiens reprennent le chemin des Salons français après avoir levé un peu le pied au lendemain du 14 janvier 2011. En effet, d’après les statistiques de Promosalons, le nombre de visiteurs tunisiens de manifestations économiques françaises –une centaine au total- est certes encore loin des 7.000 enregistrés en 2010, mais a déjà atteint 5.500 en 2013.
«Nous sommes en évolution en nombre de visiteurs sur la plupart de nos Salons», se félicité Nathalie Zribi, délégué de Promosalons en Tunisie.
Créé par les plus gros –une douzaine- organisateurs de Salons, la Chambre de commerce de Paris, le Medef, la région d’Ile de France, l’Union des Chambres de commerce et d’industrie françaises à l’étranger (UCCIF) et Business France (ex-Ubifrance), Promosalons assure en Tunisie la promotion «des Salons professionnels d’envergure, une quinzaine, intéressés par le marché tunisien, explique Mme Zribi.
Outre que certains Tunisiens préfèrent parfois visiter les déclinaisons de Salons français dans d’autres pays –le Salon international de l’alimentation, le plus grand au monde, a ainsi donné naissance à des «petits» au Canada, en Turquie et en Chine-, la baisse de fréquentation des Tunisiens a deux causes. La première est «le manque de visibilité pour les investisseurs en ce qui concerne l’avenir du pays», constate Mme Zribi. Le second est la baisse du dinar qui rend les voyages à l’étranger plus coûteux.
Les Salons étant essentiels pour l’entreprise –ce sont des lieux privilégiés pour observer les tendances et repérer les innovations, un canal de promotion unique et une plateforme d’échanges économiques-, les Tunisiens continuent à en consommer, comme visiteurs et exposants, même s’ils le font autrement.
Bien sûr que certaines sociétés rognent un peu sur les budgets, surtout en matière de locations de stands, du moins pour un certain temps.
Ainsi, depuis 2011 le nombre d’exposants tunisiens au Midest, le Salon de la sous-traitance industrielle, a baissé d’une quarantaine il y a quatre ans à 29 en 2013. Avant de remonter à 36 l’année suivante.
Côté visiteurs, les sociétés -dont ce sont en général les premiers responsables qui font le voyage- ont tendance à écourter la durée de période de présence au Salon.
Parmi les Salons promus par Promosalons en Tunisie –une quinzaine, indique Mme Zribi-, Batimat est le plus visité par les Tunisiens (entre 1.300 et 1.400 par éditions). D’ailleurs, la Tunisie est, depuis 2013, le premier pays par le nombre de visiteurs sur ce Salon.
Et preuve que les Tunisiens accordent beaucoup d’importance à cette manifestation, la Chambre de commerce et d’industrie de Sfax va, en plus d’une délégation très importante, organiser un petit village Tunisie lors de la prochaine édition de Batimat (2-6 novembre 2015).
En deuxième position se trouve le Salon international de l’alimentation (SIAL), 950 visiteurs, suivi d’une série de Salons de niche (Exprotection, Europain, pollutech, Vinitech, etc.) qui attirent chacun entre 300 et 350 visiteurs tunisiens.
La région d’Ile de France est la mieux cotée parmi les Tunisiens car, souligne la représentante de Promosalons en Tunisie, «parallèlement à la visite d’un Salon, il y a l’intérêt culturel qui joue».
