«Le choix du Bardo, ce prestigieux monument, est de nature à vous montrer que nous sommes fermement attachés à la culture de notre pays et à son histoire». C’est ce qu’a déclaré la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Salma Elloumi Rekik, lors du lancement par l’opérateur mobile Orange Tunisie, jeudi 4 juin 2015, de «Tunisie Passion», une application mobile gratuite, 100% tunisienne, dédiée au tourisme culturel et qui couvre 8 régions du pays: Tunis, Carthage et Sidi Bou Saïd, le Kef, Kairouan, Mahdia, Djerba, Tozeur et Hammamet. Une application appelée à couvrir d’autres régions riches en histoire et dotées de grands atouts naturels.
La promotion du tourisme recourt aujourd’hui aux technologies numériques, devenues depuis quelques années des fondamentaux dans les choix touristes. On découvre les pays virtuellement avant de s’y rendre. Les outils numériques, dont les applications mobiles innovantes, sont devenus des vecteurs incontournables pour la promotion des destinations touristiques.
Pendant longtemps on a reproché aux décideurs publics de ne pas accorder l’importance qu’elle mérite à la promotion de la Tunisie par le digital. L’initiative d’Orange Tunisie permet non seulement de propulser le secteur dans l’ère du numérique mais également d’œuvrer à repositionner la Tunisie touristique dans sa dimension culturelle et civilisationnelle, soit d’offrir au monde une diversification de fait des produits touristiques nationaux.
«Nous sommes réunis ici pour la Tunisie que nous aimons tous. Ce projet trouve son origine dans une idée phare: mettre en place un outil technologique pour promouvoir la destination Tunisie. Cette application a été le produit d’un travail d’équipe entre ingénieurs et concepteurs-designers, et nous espérons la généraliser à tous les beaux lieux de notre pays», a déclaré dans sa très courte intervention Marouene Mabrouk, président du Conseil d’administration d’Orange Tunisie.
«Nous lançons aujourd’hui cette première application mobile pour la promotion du tourisme culturel, laquelle est une véritable invitation au voyage et à la découverte de lieux extraordinaires à Tunis, Carthage, Sidi Bou Saïd, Mahdia. Nous ne nous arrêterons pas là. Nous continuerons à en user pour mettre en avant des lieux mythiques et chargés d’histoire qui témoignent de la richesse culturelle et civilisationnelle de la Tunisie», précisera pour sa part Didier Charvet, DG d’Orange Tunisie.
Salma Elloumi Rekik a rappelé, à l’occasion, l’importance économique et sociale du tourisme qui se trouve aujourd’hui et plus que jamais dans l’obligation de relever des défis, d’être en phase avec les évolutions du marché et avec les attentes et les exigences des consommateurs.
«Nous avons introduit le digital dans les cursus de l’art, du design et de l’industrie»
«C’est grâce à la technologie que la jeunesse a pu transformer les choses en Tunisie, ce qui nous a permis d’entrer dans une ère de transition après la révolution; cette jeunesse a permis aux acteurs politiques de ne pas dépasser les limites parce que chaque phrase et chaque mot que nous prononçons sont transmis, twittés, par les jeunes partout dans le monde. La transparence est le meilleur moyen de tenir un politique sur le droit chemin et éviter les excès», a assuré Noomane El Fehri, ministre des Technologies de l’information et de l’Economie numérique, indiquant que c’est par les nouvelles technologies que le gap entre les jeunes sera dépassé tout comme le fossé générationnel. «Nous ne pouvons répondre aux exigences des jeunes du 21ème siècle par des outils communicationnels hérités du 19ème siècle».
Le lancement de ce nouveau produit par Orange Tunisie témoigne de la dimension transversale du tourisme qui peut toucher et interagir avec tous les secteurs d’activités. «Le tourisme dispose d’un effet d’entraînement sur une grande partie des secteurs économiques: le commerce, les transports, l’agriculture, l’artisanat, les communications», atteste la ministre du Tourisme.
«15% de nos étudiants ingénieurs sont formés dans les technologies du numérique, mais pas uniquement, nous avons introduit le digital dans tous nos cursus dont ceux de l’art, du design et de l’industrie. C’est pour répondre aux nouvelles exigences du marché du travail, former des jeunes dans ces disciplines et permettre surtout de créer des niches et des opportunités pour les entreprises à haute valeur ajoutée dans l’industrie du contenu. C’est ce à quoi aspirent nos étudiants, nous y veillerons. Orange Tunisie a lancé le process. C’est un process long qui exige beaucoup de formation et de conversion pour nos jeunes, mais nous déploierons les efforts qu’il faut pour y parvenir et mettre en avant le savoir-faire et l’expertise tunisiennes», a affirmé Chiheb Bouden, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Pour la ministre du Tourisme, il n’y a aucun doute sur le fait que la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication représente l’un des défis essentiels pour le repositionnement et la pérennité du tourisme tunisien. «Les produits touristiques et culturels sont promus par des informations bien référencées sur le Web et par des applications qui améliorent la visibilité de la destination et la qualité de l’expérience du visiteur. Dans certains pays, la promotion via le digital a atteint plus de 80% du budget dédié au marketing».
Stéphane Richard, président-directeur général du Groupe Orange, présent au lancement de l’application «Tunisie Passion», a exprimé sa satisfaction de voir l’opérateur tunisien considérer la responsabilité sociale (RSE) comme un axe stratégique. Il a indiqué que le Groupe Orange compte 240 millions de clients dans le monde. «Nous allons essayer de faire connaître cette application, de la diffuser le plus possible. S’il y a 10% de nos clients qui viennent en vacances en Tunisie, je pense que cela œuvrera à faire progresser les choses dans le bon sens».
Trois ministres ainsi que le représentant de la ministre de la Culture étaient présents à cette manifestation importante annonçant le lancement de l’application «Tunisie Passion». Leur présence est un témoignage vivant de l’importance du partenariat public/privé pour le développement économique de la Tunisie. Les privés ont aussi un rôle à jouer dans la promotion de leur pays, et la responsabilité sociale des entreprises doit évoluer de plus en plus vers un usage plus efficient de leurs potentiels au service des intérêts socioéconomiques de la nation.
«Ce partenariat entre le public et le privé est un témoignage de la manière avec laquelle nous souhaitons opérer afin de promouvoir l’innovation dans le secteur du tourisme. Ensemble, public-privé nous pouvons contribuer au rayonnement de la Tunisie et à la relance de son tourisme. Le tourisme tunisien rebondira grâce à l’innovation, l’initiative privée et la collaboration publique/privée», a soutenu Salma Rekik.
Mais il ne s’agit pas que de promouvoir le tourisme, c’est au développement de l’économie culturelle que peuvent œuvrer pareilles actions. En Tunisie, les temps sont venus de réinventer le concept du Partenariat Public/Privé et pas forcément dans le sens de la privatisation des entreprises publiques en faveur du secteur privé ou encore d’une association d’intérêts entre privés et publics très souvent mal conçue ou mal interprétée.
La responsabilité sociale de l’entreprise s’impose par les temps qui courent et dans une situation économique vulnérable, les privés ont le devoir d’assumer le rôle de relais à l’incapacité du gouvernement d’être réactif dans certaines situations.
Orange vient de lancer «Tunisie Passion», espérons que d’autres acteurs du secteur privé investiront autant sinon plus dans le développement socioéconomique de la Tunisie.