à Paris le 17 juin 2014 (Photo : Eric Piermont) |
[12/06/2015 05:55:40] Tokyo (AFP) Par la voix de son patron, le géant japonais de l’industrie lourde Mitsubishi Heavy Industries (MHI) s’est porté volontaire pour aider le groupe français Areva en pleine recomposition, éventuellement via une prise de participation.
Dans un bref entretien publié jeudi dans le quotidien nippon Asahi Shimbun, Shunichi Miyanaga s’est montré convaincu que son groupe pouvait jouer un rôle dans la remise sur pied d’Areva.
“Il est certain qu’Areva va nous interroger”, a-t-il dit au journal.
“Compte tenu de nos liens de longue date, si Areva souhaite notre coopération, nous l’examinerons avec sérieux”, a-t-il ajouté.
“J’apprécierais” que soit exprimée une attente d’investissement, a-t-il même déclaré au journal.
Mais il a précisé qu’il n’y avait “pas de discussions concrètes engagées pour le moment, la décision revenant au gouvernement français”.
Areva NP – division d’Areva qui regroupe la conception et la fabrication des réacteurs, l’assemblage de combustible et les services aux réacteurs existants – est en voie d’être placée dans une filiale dont EDF sera “actionnaire majoritaire”.
Areva conservera une participation stratégique, mais d’autres actionnaires devraient aussi être de la partie, réduisant ainsi la facture pour l’électricien public.
Areva et MHI se connaissent très bien depuis des années: les deux groupes ont plusieurs sociétés conjointes, dont Atmea qui développe un réacteur de moyenne puissance, Atmea-1.
“J’ai entendu dire que l’activité d’Atmea allait se poursuivre et je veux encore davantage approfondir les liens avec Areva”, a insisté le patron de MHI.
Un éventuel investissement de MHI dans Areva avait déjà été évoqué il y a plusieurs années, lorsque le gouvernement français avait procédé à une augmentation de capital du groupe.
L’option avait alors été abandonnée, au grand regret de la direction d’alors d’Areva qui jugeait qu’une arrivée de MHI dans son tour de table “aurait été une façon symbolique de confirmer tout l’intérêt porté par l’entreprise japonaise au partenariat avec Areva”.
A l’instar de ses compatriotes du secteur que sont Toshiba et Hitachi, MHI a vu son activité nucléaire perturbée par les conséquences de l’accident à la centrale de Fukushima, endommagée par le séisme et le tsunami qui ont ravagé la partie nord-est du Japon le 11 mars 2011.
Pour minimiser les conséquences de ce désastre sur ses affaires, le groupe nippon cherche depuis à davantage développer sa présence à l’étranger.
En ce sens, le renforcement du partenariat qui existait déjà avec Areva avant la catastrophe apparaît comme un élément clef de cette stratégie.