Des taxis bloquent une rue de Hong Kong, le 9 octobre 2014 (Photo : Xaume Olleros) |
[12/06/2015 10:55:20] Pékin (AFP) L’américain Uber entend investir cette année plus d’un milliard de dollars en Chine, en voie de devenir son premier marché mondial, selon un courrier interne diffusé par la presse, et ce malgré des obstacles réglementaires et une vive concurrence locale.
Uber, numéro un mondial de la mise en relation avec des voitures de transport avec chauffeur (VTC), fait de la Chine “son marché prioritaire”, a affirmé son directeur général Travis Kalanick dans un mémo destiné aux investisseurs.
La firme californienne projette d’y investir sur l’ensemble de 2015 plus de 7 milliards de yuans (environ 1 milliard d’euros), selon cette lettre reproduite sur le site du Financial Times.
Contacté par l’AFP, Uber s’est refusé à tout commentaire, sans démentir l’authenticité du document.
“Depuis le début de l’année, les trajets en Chine (enregistrés par Uber) ont doublé chaque mois”, s’y réjouissait M. Kalanick.
Sur les dix métropoles mondiales les plus actives pour Uber, quatre se trouvent en Chine. En trio de tête, Canton (sud), Hangzhou (est) et Chengdu (sud-ouest) ont surpassé New York en nombre de trajets/jour.
A ce rythme là, la Chine devrait “très probablement” surpasser les Etats-Unis comme premier marché d’Uber d’ici la fin de l’année, prédit la société.
“Nos chauffeurs effectuent actuellement près d’un million de trajets quotidiens” dans le pays, et “nous ne faisons encore qu’égratigner la surface” d’un immense marché, se félicitait M. Kalanick.
Uber, qui s’est introduit en Chine en février 2014, y opère désormais dans onze villes, et veut encore accélérer son insolent essor: il ambitionne d’être présent dès 2016 dans 50 des 80 métropoles chinoises comptant plus de cinq millions d’habitants.
Et ce malgré la rivalité aiguisée de Didi Kuaidi Dache.
Cette application de réservation de taxis sur smartphone, soutenue par les géants de l’internet Tencent et Alibaba, a opportunément lancé ses propres services de mise en relation avec chauffeurs particuliers.
“Notre concurrent à cloné nos applications phares, et cherche à se diversifier (au-delà) de son modèle de réservation de taxis”, a commenté Travis Kalanick.
Pour autant, suite à sa spectaculaire croissance sur un créneau encore émergent, Uber assure contrôler désormais près de 50% du marché chinois des réservations pour des véhicules particuliers (non taxis).
Il dispose d’un précieux allié: Baidu, le puissant moteur de recherche chinois, avait annoncé en décembre un “investissement stratégique” dans la firme américaine.
Mais Uber n’en rencontre pas moins en Chine, comme dans nombre de pays occidentaux et asiatiques, une farouche opposition des chauffeurs de taxis et de fortes complications administratives.
Des perquisitions de ses bureaux ont ainsi été menées ces deux derniers mois par des autorités municipales à Chengdu et à Canton.