Des participants aux Assemblées annuelles du Groupe de la BAD, ont discuté, jeudi, en marge de ces assises, sur la nécessité de privilégier les infrastructures eau, assainissement et hygiène (WASH), pour une meilleure santé en Afrique.
Le panel a été présidé par ministre de la Santé de Côte d’Ivoire, Raymonde Goudou Coffie, avec la participation de Mme Adèle Khuder, Représentante de l’Unicef en Côte d’Ivoire, Ali Qurashi de l’université nationale du Soudan, et Doulaye Koné, chef du service de l’assainissement, de la technologie et de l’équipement à la Fondation Bill et Melinda Gates. Le programme WASH, selon la plupart des intervenants, est essentiel pour avoir une bonne santé.
Selon les participants -l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest et la prévalence de maladies à l’eau telles que le choléra, la typhoïde et la dysenterie– constituent de graves menaces de santé publique dans nos pays. Le rôle que l’alimentation en eau potable, l’assainissement et l’hygiène (WASH) jouent dans la protection de la santé contre ces épidémies a été expliqué par les participants.
El Azizi directeur du secteur de l’eau à la BAD est revenu sur le rôle essentiel que ces trois composantes jouent dans la santé des populations. Pour lui, investir dans l’eau et l’assainissement est un élément important, car chaque dollar peut créer des retombées de 7,5 dollars. C’est pour cela qu’il a encouragé les Etats à s’y employer conformément aux engagements qu’ils ont pris. Il a rendu hommage à la Fondation Bill Gates pour sa contribution significative. Selon le représentant de la BAD, il y a 43 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’eau et à l’assainissement. La BAD, a-t-il dit est prête à transmettre les messages à l’ensemble de la communauté internationale.
La ministre Coffie a cité d’entrée Koffi Annan, ancien Secrétaire de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui disait « que nous ne vaincrons pas les maladies si l’eau et l’assainissement ne sont pas réglés ».
Elle a rappelé que plus de 2 millions d’enfants africains meurent chaque année à cause de la qualité de l’eau, de l’assainissement et de la mauvaise hygiène. Les lavages des mains, selon elle, ont réduit les cas de maladies diarrhéiques.
Elle a révélé que ses collègues pharmaciens ont constaté qu’avec les mesures préventives, la vente des antibiotiques ont baissé en Côte d’Ivoire, d’où l’importance de continuer la sensibilisation avec la venue d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
A quelques mois de l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), elle a reconnu que certains pays ne vont pas les atteindre dans les domaines de l’eau et de l’assainissement. Dans la gestion de l’eau, elle pense que les populations locales et le secteur privé devraient être associés pour plus d’équité dans la distribution.
Les interventions ont mis l’accent sur les cas de déficits dans l’infrastructure sanitaires dans les établissements scolaires et d’eaux stagnantes qui développent des moustiques. La représentante de l’UNICEF a reconnu qu’il est impossible de retenir les aliments consommés par un enfant si l’eau est impropre, car elle devient source de maladies diarrhéiques. Aussi, ajoute-t-elle, certaines filles en période de maturation abandonnent les classes faute de toilettes adéquates. Les politiques, selon elle, doivent inscrire dans leurs budgets le programme investissement pour le volet assainissement.
Chanda Osward chef de division à la BAD a souligné la nécessité d’aborder la question liée à l’assainissement avec les différents ministères concernés. «Il faut une harmonisation des services ministériels concernés», a-t-il dit. La BAD, selon lui, s’intéresse à WASH. Il a demandé de collaborer avec les Organisations non gouvernementales (ONG) et tous les acteurs concernés, car une bonne hygiène nécessite une bonne campagne.
Source : BAD