Au cours des 5 dernières années, les investissements étrangers ont baissé de 5,6% annuellement et leur contribution à l’investissement global est passée de 21% en 2007 à 11% en 2014. C’est ce qu’a souligné Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, vendredi 12 juin, lors d’un atelier sur l’incitation à l’investissement, organisé à Gammarth en marge du 5ème Forum de Tunis pour l’investissement “TIF 2015”.
M. Brahim estime ainsi que le flux annuel des investissements directs étrangers (IDE) est relativement limité ne dépassant pas les 2,3% du PIB, alors que dans des pays, comme le Maroc, les IDE représentent 6% du PIB.
Encore, les IDE ne présentent en Tunisie que 20% du volume global des investissements privés.
Le ministre a ajouté que l’investissement étranger en Tunisie est orienté plus vers le secteur de l’énergie (58% du montant investi) et reste encore concentré dans les zones côtières au détriment des régions intérieures.
D’après lui, 5 conditions sont nécessaires pour attirer plus les investisseurs étrangers vers la Tunisie. Il s’agit de garantir la stabilité politique et sécuritaire, impulser la performance économique, améliorer l’infrastructure, travailler davantage sur le capital humain et moderniser le cadre légal et institutionnel.
Martin Henkelmann, président de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK-Tunis), a reconnu que la Tunisie est un site attractif et qu’il présente des avantages au niveau de la proximité de l’Europe et le coût en plus des avantages fiscaux dont bénéficient les investisseurs étrangers. Toutefois, il a cité des handicaps qui persistent devant les IDE, dont l’incertitude politique et le problème de paix sociale.
Selon lui, 300 activités professionnelles en Tunisie sont soumises à une autorisation ou à un cahier de charge, appelant à plus d’ouverture et de libéralisation de l’activité économique.
Pour Mourad Fradi, président de la Chambre tuniso-italienne du commerce et d’industrie (CTICI), il est indispensable de coordonner davantage entre les administrations tunisiennes pour accélérer les procédures et faciliter la tâche aux investisseurs lors de la création de projets.
Il est revenu sur la taxe de 15% prévue par le nouveau code de l’investissement sur les sociétés off-shore, estimant qu’elle va pénaliser ces entreprises durant cette période difficile, d’autant plus que celles-ci ne bénéficient pas de facilités d’accès aux financements du système bancaire tunisien.