400 Tunisiens et Français, dont nombre de personnalités influentes en France, participeront les 15 et 16 juin 2015 aux “Journées de Tunis“ organisées par le magazine français L’OBS en collaboration avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat autour du thème central: Les défis de la démocratie.
C’est Jean Daniel, grand ami de la Tunisie et fondateur éditorialiste du «Nouvel Observateur», qui assurera l’ouverture des journées, avec Jack Lang, président de l’Institut du Monde arabe et ancien ministre français de la Culture et de l’Education nationale.
Dans l’un de ses éditos, Jean Daniel parle de la démocratie comme «idéal et comme destin» en relevant qu’il «y a quelque chose de pathétique et de rafraîchissant à la fois dans le fait de se réunir pour parler de la démocratie en Tunisie. C’est un pays méditerranéen, hautement symbolique et que ses légendes rapprochent de la Grèce. Il a les dimensions dont Jean-Jacques Rousseau rêvait pour sa République idéale. Il est à l’origine de plusieurs mouvements en faveur d’une réforme de l’islam. Il est le moins violent et le plus artiste d’un Maghreb qui commence à la Mauritanie et qui finit en Cyrénaïque. Et puis, grâce à cette rencontre étonnante entre deux hommes comme Bourguiba et Mendès France, il a plongé dans la modernité avec une priorité dans la décolonisation de l’empire français».
Qu’est-ce que nous aurions entendre avoir un leadership politique et médiatique tunisien aussi bien de la Tunisie! Malheureusement, le nôtre est passé maître dans l’enlaidissement et la dénaturation de l’histoire à des fins purement politiciennes ou pire par ignorance…
Le Maghreb, la Tunisie et le long chemin vers la démocratie
Parmi les axes les plus importants qui seront traités lors des ces deux journées qui s’annoncent intéressantes, un qui se rapporte à la «Démocratie au Maghreb». Une zone où l’absence d’une approche culturelle ainsi que les turbulences socioéconomiques et sécuritaires risquent d’entraver l’instauration de véritables valeurs démocratiques. Le sujet sera débattu par Yassine Brahim, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale; Eneko Landaburu, conseiller spécial du président de l’Institut Jacques Delors «Notre Europe», ambassadeur chef de la Délégation de l’Union européenne auprès du Royaume du Maroc; Harlem Désir, secrétaire d’État aux Affaires européennes; Bernard Guetta, éditorialiste France-Inter, spécialiste des relations internationales.
L’axe «Relance économique en Tunisie» sera conféré à Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, Slim Chaker, ministre des Finances, Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris, Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Eric Woerth, député et ex-ministre du Budget, et modéré par Matthieu Croissandeau, directeur de la rédaction de l’Obs.
Mardi 16 juin, un sujet très pertinent à savoir «La démocratie et l’intégrité de l’Etat», dont les panelistes sont William Bourdo, avocat spécialiste des Droits de l’homme; Habib Kazdaghli, doyen de la faculté de la Manouba, Farah Hached, présidente du Labo démocratique, Kamel Jendoubi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, et Plantu dessinateur «Le Monde», président de Cartooning for Peace Débat.
D’autres thèmes aussi importants sont mis à l’ordre de cette deuxième journée dont : «D’une rive à l’autre, La question des migrants», «L’exception tunisienne» et «Femmes et citoyenneté». Elle sera clôturée par «La Tunisie et ses voisins: menaces et soutiens», un débat assez controversé en ces temps où les relations de voisinage au Maghreb subissent le poids des intérêts hégémoniques de nombre de grandes puissances mondiales. Ce sont Néji Jalloul, ministre de l’Education nationale, Radhi Meddeb, président d’IPEMED, Hervé Morin, député, président du Nouveau Centre et ex-ministre de la Défense qui en débattront.
En deux journées, le Nouvel Obs a mis sur le tapis les grandes problématiques de la Tunisie. Espérons que les personnalités qui en parleront arriveront à des réponses réalistes et convaincantes pour ce qui est des portes de sortie qui feront sortir notre pays de cette transition qui n’a que trop duré.