Au terme de l’exercice 2014, la Banque de l’habitat a amorcé un début de sortie de la zone rouge, un résultat positif de 50 millions de dinars, mais une restructuration encore à ses débuts et des efforts de réorganisation et d’assainissement des comptes qui appellent une vigilance accrue.
Au cours de son Assemblée Générale Ordinaire (AGO), les actionnaires ont appelé la direction générale à s’investir encore plus sur l’épineux dossier de l’assainissement des créances clients.
Ahmed Rjiba, PDG de la BH, a souligné l’importance de l’application du plan de transformation de la Banque et d’atteindre les principaux objectifs assignés dans ce cadre. L’importance des réserves soulevées par les commissaires aux comptes expliquent l’importance des réformes et des restructurations à déployer au sein de la BH.
Des urgences sont pointées du doigt, notamment au niveau des fonds propres dont le niveau actuel ne permet pas à la banque de se conformer aux normes prudentielles de solvabilité, de division et de couverture des risques. Mais également ses engagements vis-à-vis des entreprises publiques (610 millions à fin 2014) ou encore le risque qui plane sur des crédits accordés à la SOTACIB pour 130 millions de dinars.
D’un autre côté, quand on regarde le salaire des dirigeants d’une banque publique (salaire de base de 900 DT, pour un total brut annuel de 70 mille dinars), l’écart entre leur salaire et celui des banques privées (+ de 10 fois) alors qu’on leur demande d’assainir des situations à problèmes cumulés sur plusieurs décennies, on se pose des questions sur la logique des rémunérations des dirigeants des entreprises publiques souvent de plusieurs fois la taille d’autres entreprises privées équivalentes.
Des indicateurs d’activités rassurants:
– Progression du Produit Net Bancaire (PNB) de 18,7%, meilleur progression du secteur, un PNB moins dépendant de la marge d’intérêt (61% contre 71% auparavant)
– Un coefficient d’exploitation qui s’améliore de 3 points de pourcentage, passant de 48,8% en 2013 à 45,5% en 2014 contre un coefficient moyen sectoriel de 46,1%
– Baisse du taux des créances classées à 19% contre 21,6% en 2013 et un taux de couverture atteignant 70,4% contre 65,3% à fin 2013.