à La Défense, près de Paris, le 20 juin 2012 (Photo : Joël Saget) |
[15/06/2015 12:10:39] La Défense (France) (AFP) Aux cris de “Otis peut et doit payer”, quelques centaines de salariés en grève depuis une semaine manifestaient lundi devant le siège de l’ascensoriste à La Défense pour réclamer une hausse des salaires, a constaté l’AFP.
Les quelque 500 manifestants, venus de toutes les régions, se livraient à la mi-journée devant les forces de l’ordre à un concert de huées, sifflets, sirènes et puissants pétards, à quelques dizaines de mètres de la grande esplanade du quartier d’affaires parisien.
Ils ont pu compter sur la visite surprise du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, venu les soutenir. “Vous êtes dans une entreprise qui fait beaucoup d’argent mais cet argent va directement dans les poches des actionnaires, c’est insupportable”, a-t-il lancé.
“Augmentez nos salaires, pas les actionnaires”, proclamait la banderole de l’intersyndicale à l’origine de la grève générale illimitée déclenchée le 8 juin. Le mouvement social avait été lancé trois jours plus tôt par le personnel d’astreinte en province pour protester contre l’absence d’augmentation générale et un projet de plan social portant sur la suppression de 170 postes.
“Ca fait plus d’une semaine qu’on est en grève, on veut marquer le coup”, explique à l’AFP Francis Demarine, délégué FO à Clermont-Ferrand. Drapeau rouge à l’épaule et casque de protection sur la tête, ce technicien de maintenance depuis 32 ans chez Otis juge la réaction de l’entreprise aux revendications des grévistes “minable”.
Mercredi, l’entreprise a proposé d’avancer de quelques mois le début des négociations salariales pour 2016, une piste immédiatement repoussée par les syndicats.
Plus loin, un délégué CFDT de Brest dénonce, drapeau breton en main, “un mépris de l’ouvrier moyen malgré les profits” et une direction sourde “aux gens qui se déplacent partout”: “ils sont encore plus fermes que d’habitude”.
“Je redoute que les salariés en aient ras le bol d’être méprisés de la sorte et que cela dégénère”, affirme Eric Basquez, délégué syndical central CGT.
La mobilisation “ne faiblit pas” selon lui, pour obtenir “du concret”, sur les salaires et les conditions de travail.
Sollicité par l’AFP, un porte-parole de la direction a indiqué à l’inverse que le taux de grévistes était en baisse, sans toutefois être en mesure de le chiffrer dans l’immédiat.
Aucune rencontre n’était prévue lundi, au grand dam des syndicats.
Filiale du groupe américain United Technologies Corporation (UTC), leader mondial du secteur, Otis France gère 160.000 ascenseurs dans l’Hexagone et emploie environ 4.500 salariés.