Ciblé en premier, en sa qualité de responsable en titre du secteur –les richesses naturelles- dont la gestion est critiquée et mise en doute depuis quelques semaines, Zakaria Hamad avait visiblement hâte de s’expliquer à ce sujet et, donc, de répliquer à la campagne «wino el petrol». Aussi n’est-il guère étonnant que, lundi 8 juin 2015, le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, soit arrivé avec un bon quart d’heure d’avance sur l’horaire d’ouverture des travaux de la séance d’audition à laquelle il avait été invité par la Commission de l’Industrie, de l’Energie, des Ressources naturelles et des Infrastructures, et celle de la Réforme administrative, de la Bonne gouvernance, de lutte contre la Corruption et de contrôle de la gestion de l’argent public, de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).
Invité à prendre la parole, après deux interventions introductives de Mohamed Ennaceur, président de l’ARP et Ameur Laarayedh, président de la commission industrie, énergie, ressources naturelles, infrastructures et environnement, le ministre n’a pas tourné autour du pot et est allé aussitôt au fond des choses: wino el petrol.
«Le ministère de l’Industrie a réagi à la campagne de manière neutre et a été présent dans toutes les tribunes médiatiques», a rappelé Zakaria Hamadia. Expliquant que son département avait, pour cela, préparé une campagne de communication «pour renforcer la transparence et pour que notre peuple connaisse la vérité» sur les richesses naturelles du pays.
Affirmant que la campagne «est légitime, bien qu’elle soit exagérée, si le but est de connaître la réalité de la situation de nos richesses naturelles», le ministre de l’Energie et des Mines a déclaré qu’«il faut y faire face» si l’objectif visé est «de semer la zizanie et de troubler le travail du gouvernement».
Celui n’ayant «rien à cacher» et n’ayant pas pour principe de «camoufler la vérité, M. Hamad a proposé à l’ARP de créer une commission d’enquête parlementaire au sujet de laquelle il a assuré les députés de la pleine coopération de son département au cas où sa proposition était acceptée.
La gouvernance du secteur des richesses naturelles du pays était la question centrale, le ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines a expliqué que son département a réagi aux deux rapports s’y rapportant (ceux de la Cour des comptes et du Comité général de contrôle) en prenant une série de mesures, comme l’amélioration du système d’information, la préparation d’un portail dans le cadre du programme Open Government Partnership –qui sera bientôt mis en ligne- élaboré en collaboration avec la société civile, et le démarrage d’une révision de la législation afférente au secteur de l’énergie et des richesses naturelles pour la mettre en conformité avec la nouvelle Constitution.
S’il a globalement tiré son épingle du jeu, le ministre de l’Industrie s’est néanmoins fait épingler lorsqu’il a omis de parler en détails des «quelques dossiers transmis à la justice». Un député lui ayant rappelé son omission, M. Hamad s’est réfugié derrière le secret de l’instruction pour ne pas avoir à en dévoiler le contenu.
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