Prix de l’eau : la France bonne élève en Europe, mais augmentation probable à l’avenir

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à Paris, le 29 avril 2014 (Photo : Franck Fife)

[16/06/2015 15:17:27] Paris (AFP) Le prix des services d’alimentation en eau potable et d’assainissement est inférieur de 13% en France à la moyenne relevée dans dix pays européens, selon un baromètre publié mardi, mais les prix pourraient augmenter à l’avenir pour financer des investissements dans les réseaux.

Le baromètre NUS Consulting pour la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) compile le prix des services de l’eau dans les cinq plus grandes villes de dix pays d’Europe (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède).

Alors que le prix moyen est de 4,05 euros par m3 en Europe, en France, le prix moyen atteint 3,52 euros par m3.

Le Danemark est le pays où le prix moyen est le plus élevé (6,67 euros), devant l’Allemagne (5,16 euros). Derrière la France, on retrouve deux pays seulement: l’Espagne (2,51 euros) et l’Italie (1,35 euro).

L’écart entre les prix en France et la moyenne de ceux pratiqués chez ses voisins européens “s’est accru entre 2013 et 2015”, passant de -11% en 2013 à -13% en 2015, a relevé la FP2E dans un communiqué.

L’inflation limitée du prix de l’eau reflète “la compétitivité des services d’eau français”, grâce à la “mise en concurrence entre opérateurs privés et publics”, a affirmé le président de la FP2E, Philippe Maillard, lors d’une rencontre avec la presse.

Mais “ce ne serait pas surprenant que les prix augmentent (…) dans les cinq à dix ans” en France, a prévenu Philippe Maillard, président de la FP2E lors d’une rencontre avec la presse.

En cause: “une tendance à la baisse dans les investissements qui est préoccupante”, a indiqué la FP2E dans un communiqué.

“On a beaucoup investi ces vingt dernières années pour construire les réseaux, notamment d’assainissement, et nous avons aujourd’hui un patrimoine qu’il faut entretenir”, insiste M. Maillard.

Ces investissements atteignent près de 6 milliards d’euros chaque année, dont 800 millions pour le renouvellement des réseaux.

La FP2E souhaite que l’on double l’argent mis dans la rénovation des réseaux “pour atteindre 1,6 milliard d’euros”.

Pour la FP2E, les collectivités, propriétaires des réseaux, doivent “veiller à ne pas adopter, sur la durée, de politiques de sous-investissements dont les effets seraient des augmentations brutales des prix pour les futures générations”.