Les salariés de la Bourse de Paris disent “non aux licenciements boursiers”

181cb39c57c47715a483cd1023d33a2d7e59a6ff.jpg
ège de la Bourse de Paris, le 18 juin 2015 (Photo : THOMAS OLIVA)

[18/06/2015 12:26:28] Paris (AFP) “Gardons nos emplois”, “non aux licenciements boursiers”: une centaine d’employés du groupe boursier Euronext, qui gère la place parisienne, ont crié jeudi leur colère devant l’ancien siège de la Bourse de Paris, dénonçant un plan social “lamentable”.

“On est là parce qu’on arrive plus à négocier avec la direction (…) qui fait la sourde oreille”, “les torchons brûlent”, a lancé Patrice Crosas (CGT), devant des banderoles “Non aux suppressions d’emplois” et “Nos emplois valent plus que leurs actions”.

Le groupe boursier a lancé à la mi-avril un projet de réorganisation prévoyant 101 suppressions de postes dans ses branches informatiques (Euronext technologies) et activités Bourse (Euronext Paris).

Répondant à un appel à rassemblement et à débrayage d’une intersyndicale CGT, CFDT et CFE-CGC, les manifestants ont brandi fumigènes et drapeaux syndicaux et usé de sifflets devant le palais Brongniart, a constaté l’AFP.

La grève est “une première” chez Euronext, assurent les syndicats. Le fonctionnement de la bourse des échanges n’a pas été affecté.

C’est le “seul moyen” pour se faire entendre car “la négociation ne marche pas”, explique une salariée qui, après 30 ans d’ancienneté, juge “très humiliant de finir sa carrière virée et au chômage alors qu’on a rien à se reprocher”.

“Ce que la direction propose aujourd’hui, c’est d’aller voir le psy” et non un vrai accompagnement pour les licenciés, se plaint cette femme proche de la retraite. Mais le “bon médicament”, c’est “un emploi ou une solution financière digne pour partir”.

L’entreprise a assuré à l’AFP avoir “diminué le nombre de postes supprimés” pour redescendre à “environ 65 postes supprimés” en net, soit “18 à 20%” de l’effectif parisien.

Mais cette baisse est “conditionnée à la signature d’un accord majoritaire” sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), affirme Sylvie Larrède (CFDT). Or, l’intersyndicale “ne pourra pas le signer s’il y a des départs contraints”, assure la déléguée.

Les syndicats mettent en avant un chiffre d’affaires “en hausse de 18,6%” en 2014.

“C’est aberrant de se faire licencier par une entreprise qui fait des bénéfices”, s’insurge un salarié ayant 20 ans d’entreprise, jugeant “antisocial et lamentable” de réduire des effectifs déjà amoindris par un précédent PSE en 2009.

Les conditions de départ étaient “beaucoup plus correctes” il y a six ans, ajoute un autre gréviste. Or, aujourd’hui “on fait beaucoup plus (de bénéfices, NDLR) et on nous donne beaucoup moins”, dit-il.