Climat : une “feuille de route” pour financer une économie mondiale bas carbone

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ée, à Paris, le 21 mai 2015 (Photo : KENZO TRIBOUILLARD)

[18/06/2015 15:14:31] Paris (AFP) Instaurer différents prix cibles du carbone selon les pays, ou encore des mécanismes pour orienter les financements vers des investissements “verts”: une commission française a rendu jeudi à François Hollande ses propositions de financement d’une économie décarbonée.

Cette commission, composée d’économistes, d’acteurs financiers, de représentants d’entreprises, et présidée par l’ancien ministre EELV Pascal Canfin et l’économiste Alain Grandjean, avait été mise en place début mars par le président de la République.

Leur “feuille de route 2°C”, publiée à cinq mois de la conférence internationale sur le climat de Paris (COP21) envisage, autour de dix propositions clés, d’agir sur “quatre leviers de financement”: le “signal prix carbone”, les “infrastructures bas carbone”, la “mobilisation des banques de développement”, ainsi que la “réglementation financière et la mobilisation des acteurs financiers privés”.

La commission propose notamment de mettre en place un “corridor carbone” avec une fourchette de prix cible comprise entre un minimum de 15-20 dollars la tonne de CO2 avant 2020 et croissant jusqu’à atteindre 60-80 dollars au maximum en 2030/2050.

Cette solution a l’avantage d’introduire une “nécessaire souplesse” pour s’adapter à des pays avec des niveaux de développement différents, plaide le rapport.

La commission demande également de “sortir des subventions aux énergies fossiles”, notamment en profitant de l'”opportunité historique” de la baisse récente des prix du pétrole.

Elle plaide également pour des incitations au financement des infrastructures bas carbone comme les équipements urbains durables, mais aussi l’efficacité énergétique, la mobilité décarbonée, etc.

Par ailleurs, la commission estime que les Etats devraient définir des “stratégies nationales de financement” de la “décarbonation” de leur économie. Le Fonds monétaire internation (FMI) et la Banque mondiale pourraient être chargés d’assurer le suivi de ces stratégies pays par pays.

La commission met également en avant le rôle des banques de développement, à travers notamment les garanties qu’elles peuvent accorder à des financements d’investissements dans les pays du Sud, en première ligne face au changement climatique.

Enfin, le rapport estime à 10 milliards d’euros, la “recette minimum” nécessaire de la future taxe sur les transactions financières que 11 pays cherchent à mettre en place et dont les recettes pourraient être orientées vers le climat.

Ils appellent aussi à réaffecter vers des investissements dans les pays en développement une partie des revenus des marchés du carbone existants à travers le monde.