La Bourse de Paris reste soumise aux aléas de la situation en Grèce

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ège de la Bourse de Paris, le 23 septembre 2011 (Photo : Joel Saget)

[20/06/2015 15:38:58] Paris (AFP) La Bourse de Paris devrait rester soumise aux aléas des discussions entre la Grèce et ses créanciers la semaine prochaine, alors qu’une nouvelle réunion doit se tenir au début d’une semaine à l’agenda macroéconomique par ailleurs peu étoffé.

“Le marché va continuer d’être bousculé par la Grèce”, confirme Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d?investissement chez Pictet AM.

UE et FMI vont tenter le tout pour le tout lundi à l’occasion d’un sommet extraordinaire à Bruxelles pour éviter le scénario du pire à ce pays, au bord du défaut de paiement après un nouveau constat de désaccord jeudi.

“Dans ce type de négociation, il est assez probable que l’on ait un accord un petit peu à la dernière minute, pour que chacun puisse montrer qu’il a fait le maximum”, poursuit M. Rollin.

La Grèce doit rembourser quelque 1,5 milliard d’euros au Fonds monétaire international le 30 juin. Or, les caisses de l’État grec sont vides, ce qui rend impératif le versement des 7,2 milliards d’euros promis par ses créanciers et en suspens depuis l’été dernier.

Le sort du pays est suspendu à un accord sur les économies budgétaires à réaliser et les réformes à mettre en place, mais les discussions achoppent depuis presque cinq mois.

– ‘Une semaine chaotique’ –

“Les investisseurs restent dans l’attente d’une solution quelle qu’elle soit”, souligne de son côté Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC. “Cela maintient une certaine nervosité. Il n’y a pas de panique mais une petite réticence à aller sur des actifs risqués”, ajoute-t-il.

Le CAC 40 a achevé “une semaine chaotique” sur une baisse hebdomadaire de 1,75% à 4.815,37 points, observe M. Mourier. Depuis le début de l’année, ses gains ont été ramenés à 12,70%.

La semaine écoulée n’a pas été dénuée de volatilité mais la baisse observée pourrait “se transformer en opportunité d’achats”, observe de son côté le conseiller de Pictet AM.

Les investisseurs auront par ailleurs peu de grain à moudre la semaine prochaine pour détourner leur attention de ce dossier, hormis une série d’indicateurs d’activités, notamment en zone euro, ainsi que le baromètre Ifo du moral des entrepreneurs allemands en juin.

“Peut-être que l’on va regarder si cette nouvelle crise a un impact sur la confiance des agents économiques hors Grèce”, souligne M. Mourier.

“Quoi qu’il arrive en Grèce, nous pensons que l’économie de la zone euro ne devrait pas trop en souffrir”, relativise pour sa part Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo Securities, grçace à l’action de la Banque centrale européenne.

Côté américain, la troisième estimation du PIB pour le deuxième trimestre est au programme.

“Après avoir eu des chiffres économiques assez médiocres aux États-Unis pendant tout un trimestre”, la tendance est au redémarrage, ce qui est “plutôt bon pour les marchés”, estime M. Rollin.

Par ailleurs, les investisseurs ont pris du bon côté les conclusions d’une réunion de la banque centrale américaine (Fed) cette semaine, jugeant le commentaire de l’institution monétaire plutôt accommodant.

“Sans surprise, la banque centrale américaine a décidé de maintenir inchangée sa politique monétaire”, rappellent les économistes de Crédit Mutuel-CIC. Sa volonté de remonter les taux directeurs avant la fin de l’année demeure intacte”, soulignent-ils toutefois.

Pour autant, la Fed s’est gardée de toute précision sur le moment où elle procéderait au premier relèvement de ses taux en près de dix ans, une échéance guettée avec fébrilité par les marchés et les grandes économies.