éphane Richard en Israël, le 11 juin 2015 (Photo : DANIEL BAR ON) |
[23/06/2015 15:31:02] Paris (AFP) Le PDG de l’opérateur français Orange, Stéphane Richard, a estimé que le gouvernement français n’avait “vraiment pas les outils en mains pour empêcher” un rapprochement tel que celui proposé par Altice avec son concurrent Bouygues Telecom, dans le Financial Times mardi.
“C’est un sujet pour l’Autorité de la concurrence, le gouvernement n’a vraiment pas les outils en mains pour l’empêcher”, a déclaré M. Richard dans une interview mise en ligne par le journal économique, commentant l’offre du groupe de l’homme d’affaires Patrick Drahi.
“L’industrie est composée d’entreprises privées et, dans les faits, ce que l’on prend en compte ce sont les règles de concurrence. Les souhaits ou les déclarations politiques ne sont pas vraiment quelque chose d’important”, a ajouté le PDG d’Orange, estimant par ailleurs que les “hommes politiques devaient être un peu plus humbles et prudents sur ce qu’il disent sur l’industrie”.
Bien que l’offre d’Altice sur Bouygues Telecom pourrait faire passer Orange en deuxième position sur le marché français, Stéphane Richard s’est prononcé à plusieurs reprises en faveur d’une consolidation du secteur des télécoms en France, à l’image de la concentration en cours en Europe.
Le patron d’Orange avait dû composer avec l’opposition de l’Etat, son actionnaire à près de 25%, à la cession de sa filiale de vidéo en ligne Dailymotion à un acheteur étranger. Le gouvernement avait opposé son veto d’abord à une offre du géant américain Yahoo!, puis à celle du groupe hongkongais PCCW. L’acquisition de 80% Dailymotion par le groupe de médias français Vivendi est en cours de finalisation.
Le conseil d’administration de Bouygues doit se réunir mardi en fin d’après-midi pour étudier l’offre de rachat, estimée à plus de 10 milliards d’euros, de source proche du dossier, déposée par le groupe Altice pour Bouygues Telecom.
L’offre, si elle aboutit, chamboulera de nouveau profondément le paysage des télécoms français et surtout celui de la téléphonie mobile. Le secteur avait été ébranlé en janvier 2012 en passant de trois à quatre opérateurs avec l’arrivée de Free, qui avait lancé une féroce guerre des prix et rebattu les cartes en termes de parts de marché.
A la tête d’un empire des médias et des télécommunications comprenant notamment les publications L’Express et Libération, Patrick Drahi avait déjà réussi en mars 2014 à s’emparer de SFR à l’issue d’une longue bataille contre Bouygues Telecom.