Les grévistes sauvages, les manifestants hors-la-loi, les avocats opportunistes, les syndicats intéressés et les dirigeants des partis politiques dénués de patriotisme, de vision, de clairvoyance et de perspicacité devraient porter le deuil après le choix pertinent, reconnaissant-le, de Peugeot de la région de Kenitra au Maroc pour y implanter son mégaprojet!
Un mégaprojet dont l’investissement s’élève à 557 millions d’euros, et dont la capacité de production sera, dans une première étape, de 90.000 véhicules pour atteindre ensuite les 200.000 unités, et les postes d’emplois attendus de l’ordre de 50.000.
Ils devraient porter le deuil parce que l’un des éléments décisifs dans le choix du Maroc par la grande firme automobile française a été l’instabilité sociale en Tunisie, la dictature des syndicats et la propagation des défenseurs inconditionnels des droits des travailleurs qu’ils vont, à terme, transformer tous en chômeurs.
La bêtise n’a pas de limites surtout lorsqu’elle provient de personnes plus intéressées par leurs petits calculs politiciens médiocres, par les règlements de compte et par le populisme à deux sous que par le sauvetage de la Tunisie qui court irrémédiablement à la ruine.
Nous n’en sommes pas à notre premier coup d’essai, Bombardier a déjà choisi -et pour les mêmes raisons- le Maroc. Un site plus paisible où la valeur travail est respectée et les travailleurs disciplinés. Un site où une gauche destructrice ne fait pas des «prolétaires» les nouveaux dictateurs!
Peugeot figure en tête du peloton international des compagnies automobiles et ne pouvait en aucun cas s’autoriser à s’installer dans un pays à haut risque en matière de sécurité socioéconomique.
Avant la décision finale, elle aurait chargé un bureau d’études français d’étudier le «Cas Tunisie» parce que nous sommes devenus «Un cas» aujourd’hui. Mal nous en a pris, nous n’avons pas réussi l’examen d’entrée dans la cour des grands en matière d’industrie automobile. Le constat amer a été que nous ne sommes pas sécurisants pour des investisseurs d’une aussi grande importance.
Que dire des autres, alors? Qui oserait mettre son argent dans un pays où la logique du “Zaouali” (le pauvre) fait loi et où certains ont fait des grèves un moyen de racket des plus juteux? La grève sauvage de Misfat a été la goutte qui a fait déborder le verre, alors que l’attentat terroriste du Bardo n’a pas effrayé outre mesure les investisseurs français. Pour eux, chaque pays peut être victime d’attentats terroristes, mais pas géré par les nouvelles dictatures syndicales et les mafias politiques!
Pire, le code des investissements en cours que l’on prétend trop libéral impose aux investisseurs offshores un taux d’imposition de l’ordre de 15%. A 0% d’impôts, ils fuient déjà la Tunisie qui n’est plus un site attractif, alors à 15%, oublions tout simplement les IDE!
En Tunisie, on s’est acharné sur les institutions, depuis le 14 janvier 2011, pour se donner de l’importance et se positionner sur l’échiquier sociopolitique. Nombreux ont été ceux qui ont déchiqueté le pays, dénigré toutes les compétences et les hauts commis de l’Etat et œuvré à mettre à mal les institutions. Rappelons à ceux qui ont choisi de l’ignorer à cause, peut-être de leur incompétence, que beaucoup parmi les ministres de Ben Ali sont et ont été des technocrates respectés par leurs pairs à l’international, ont servi du mieux qu’ils pouvaient les intérêts du pays et ne se sont pas enrichis en piochant dans les caisses de leurs ministères ou en faisant des affaires douteuses lors de leur exercice. Ce qui n’est pas valable pour nombre de ceux qui leur ont succédé.
Qu’est-ce qu’on découvrirait si l’on s’amusait aujourd’hui à «ouvrir les dossiers» comme souhaité par les uns et les autres des responsables post14 janvier toutes tendances, partis, syndicats, ONG et institutions confondues?
Eh oui, les défenseurs intéressés des veuves et des orphelins, certains médias compris, devraient porter le deuil d’une Tunisie qu’ils achèvent chaque heure, chaque jour à coup de déclarations incitatrices à la violences, ou à l’usage de tous les moyens, bons ou mauvais, de contestations inappropriées dans un pays où l’économie est vulnérable et qui perd chaque jour du terrain en tant que site propre à l’investissement national ou international!
Ils devraient arrêter leurs discours haineux qui couvrent leurs inaptitudes et leurs mauvaises pratiques. Car ils se doutent bien que nous ne croyons pas du tout mais alors pas du tout que leur souci soit foncièrement patriotique!
L’Etat devrait, lui, reprendre son rôle de régulateur et appliquer la loi quoiqu’il en coûte car c’est seulement par l’application de la loi sans complaisance et sans compassion que les révolutionnaires en herbe seront remis à leur place de minables anarchistes et destructeurs!