à Paris (Photo : Bertrand Guay) |
[24/06/2015 12:14:27] Paris (AFP) Oublié le rôle du pompier de service des premières années du quinquennat: Bercy cherche désormais à “allumer les bons moteurs” pour tirer profit de la reprise en favorisant notamment les investissements.
“Les mesures prises par le gouvernement ces dernières années offrent de bons fondamentaux. Il suffit qu’il y ait un appel d’air pour que le brasier reparte”, a affirmé mercredi Pascal Faure, le patron de la Direction générale des entreprises, lors de la présentation à Bercy des perspectives 2015 de l’ex-Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS).
L’image du brasier prêt à s’enflammer contraste avec celle du pompier de service qui avait marqué les premières années du quinquennat quand l’ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s’était rendu d’urgence aux quatre coins de la France pour éteindre les incendies qui ravageaient l’industrie française.
Cette “avalanche de restructurations” est passée, assure le directeur général de la DGE, qui rappelle que de nombreux groupes avaient lancé leurs plans restructuration à partir de 2011 quand il s’est avéré que la crise se prolongerait, en allusion notamment à la fermeture des hauts-fourneaux de Florange par ArcelorMittal ou celle de l’usine d’Aulnay par PSA.
“Nous ne sommes pas dans une tendance qui se dégrade”, a dit M. Faure. “La France est dans une situation industrielle saine et nous n’avons pas de désastre industriel qui se prépare”, a-t-il assuré, même s’il a reconnu que des groupes comme Areva continuaient d’éprouver de sérieuses difficultés. “Mais elles ne sont pas liées à la crise de 2008, mais aux conséquences de Fukushima”, a-t-il précisé.
Il a toutefois demandé de la “patience” pour que les effets de la reprise se fassent sentir. “Le démarrage est laborieux parce que l’on sort d’une période compliquée”, a souligné le directeur général. Il est sur la même ligne qu’une étude de l’Insee indiquant que les ventes de produits manufacturés ont reculé entre 2008 et 2013 de 11% en France, contre une baisse de 6% pour l’Union européenne.
– “Nous ne boitons plus” –
Quand il était au ministère, Arnaud Montebourg parlait d’un ministère à “deux jambes”: l’une défensive pour préserver dans la mesure du possible les sites en péril et l’autre offensive pour relancer l’industrie. Trois ans plus tard, Bercy mise surtout sur la seconde.
“Nous nous sommes débarrassés de nos béquilles. Nous ne boitons plus et nous pouvons dès lors nous remettre à courir”, a assuré M. Faure, même s’il reconnaît que ses services continuent de s’occuper des restructurations. “Mais nous sentons que ça se rééquilibre”, a-t-il affirmé.
Un optimisme conforté par l’Insee qui confirmé mercredi que la France avait affiché une solide croissance en début d’année, et indiqué que les entreprises, dotées de meilleures marges, avaient un peu augmenté leurs investissements.
“Sous réserve qu’il n’y ait pas d’élément exogène perturbateur, nous partons sur un cycle beaucoup plus favorable à l’Europe et à la France”, a assuré le directeur général.
Pour tirer profit de la reprise, le directeur général de la DGE est convaincu que les investissements constituent le levier le plus important”.
“Il faut allumer les bons moteurs et l’investissement est celui qui a le plus grand réservoir de puissance”, a-t-il affirmé, rappelant les mesures annoncées début avril par le président François Hollande pour les favoriser.
Il a également rappelé les autres mesures de compétitivité adoptées pour relancer la croissance comme le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ou encore le pacte de responsabilité.
Les 34 plans industriels, regroupés récemment en 9 orientations, constituent également l’une des priorités de la DGE.