Sapin : la soutenabilité de la dette grecque “devra être abordée” dans les discussions

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ée nationale (Photo : MIGUEL MEDINA)

[24/06/2015 15:22:04] Paris (AFP) Le ministre des Finances Michel Sapin a jugé mercredi que la soutenabilité à long terme de la dette grecque devait être “abordée” dans les discussions en cours, qui portent sur la survie financière immédiate de la Grèce.

“Dans un accord global (entre la Grèce et ses créanciers), la question de la dette n’est pas taboue, elle devra être abordée même si elle n’est pas la plus urgente”, a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale en réponse à une question du député Joël Giraud (PRG).

Pour M. Sapin, cette question “importante” que d’autres pays rechignent à évoquer “fait partie des sujets qui sont sur la table”.

Côté allemand, une source au gouvernement insistait pourtant mercredi sur le fait que le montant de la dette grecque n’était “pas un sujet” dans les discussions actuelles.

Pour Berlin, il faut d’abord mener à terme le programme d’aide en cours, c’est-à-dire que les créanciers d’Athènes acceptent les propositions grecques de réformes en échange d’argent frais, et “seulement après on pourra parler de questions de financement et de soutenabilité de la dette”, selon cette source.

Le gouvernement d’Angela Merkel aurait beaucoup de mal à vendre en interne un allègement de la dette grecque, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble l’a exclu à plusieurs reprises.

La France pour sa part s’active pour que les très difficiles discussions en cours à Bruxelles entre Athènes et ses créanciers ne débouchent pas sur un accord assurant la survie financière de la Grèce pour quelques semaines ou quelques mois seulement. Paris veut donner plus de visibilité à Athènes et à ses partenaires.

Dans ce contexte, difficile de faire l’impasse sur la gestion de la dette grecque, qui représente 180% du Produit intérieur brut et menace de s’accumuler sans fin, au vu de la très difficile situation économique du pays.

Mais il y a peu de chances que la question d’une restructuration soit abordée frontalement dans les négociations en cours, qui visent à débloquer une aide de 7 milliards d’euros suspendue depuis l’été 2014.

Pour libérer cette somme, et permettre à Athènes de faire face le 30 juin à un remboursement de 1,5 milliard d’euros au FMI, le gouvernement de gauche radicale grec et ses créanciers (Union européenne, BCE et FMI) doivent s’accorder sur une trajectoire budgétaire.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir mercredi soir à Bruxelles avec l’intention de trouver cet accord, malgré un regain de tensions dans la journée, notamment entre le Premier ministre grec Alexis Tsipras et le FMI.