[25/06/2015 11:23:32] Francfort (AFP)
La Banque centrale européenne (BCE) ne doit pas combler les besoins de financement de la Grèce, même dans l’hypothèse d’un accord entre Athènes et ses créanciers, a estimé jeudi le président de la Bundesbank, la banque centrale allemande.
“Il devrait être clair pour toutes les parties impliquées dans les négociations actuelles que l’Eurosystème (le réseau des banques centrales de la zone euro, ndlr) ne doit pas combler les besoins de financement de la Grèce, même en anticipation d’un futur déblocage d’argent”, a déclaré Jens Weidmann, le patron de la “Buba”, lors d’un discours à Francfort (ouest de l’Allemagne).
Ces propos interviennent alors que la Grèce et ses créanciers tentent de conclure un accord à l’arrachée pour le déblocage d’une aide financière en l’échange d’engagements d’Athènes à poursuivre les réformes dans le pays.
En cas d’accord, la BCE pourrait notamment permettre aux banques d’acquérir davantage d’obligations grecques à court terme, avec pour effet immédiat de remplir de plusieurs milliards d’euros les caisses – presque vides – d’Athènes, qui doit rembourser d’ici mardi quelque 1,5 milliard d’euros au Fonds monétaire international (FMI).
En attendant, la BCE maintient les banques grecques à flot via des prêts d’urgence ELA, pour “Emergency liquidity assistance”. Ces prêts, alloués à la condition que les banques restent solvables et qu’elles disposent de suffisamment d’actifs financiers à apporter en garantie, constituent l’unique source de financement du système bancaire grec en souffrance depuis des semaines.
Pour M. Weidmann, “cela suscite des doutes quant à la solidité financière” des établissements grecs, fragilisés par des retraits massifs par les Grecs inquiets de l’avenir de leur pays.
“Si des banques qui ont perdu tout accès aux marchés achètent de la dette d’un pays qui est lui-même en dehors du marché, recourir aux ELA suscite des inquiétudes sérieuses de financement monétaire”, a ajouté le banquier central, en référence au mandat de la BCE qui lui interdit en principe de financer directement les Etats.
Selon lui, “les banques recevant des ELA devraient être incitées à faire tout leur possible de manière urgente pour améliorer leurs liquidités et être empêchées de les aggraver en acquérant des bons du trésor grec”, qui ne trouvent plus aucun acheteur sur les marchés actuellement.