ège de la Bourse de Paris, le 25 octobre 2004 (Photo : Francois Guillot) |
[27/06/2015 08:47:11] Paris (AFP) La Bourse de Paris, qui suivra la semaine prochaine des indicateurs économiques de premier plan, mise surtout sur un dénouement heureux du feuilleton grec, un accord devant impérativement être trouvé avant mardi pour éviter le défaut de paiement.
Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 5,06% pour terminer vendredi à 5.059,17 points. Ses gains depuis le 1er janvier s’établissent à 18,41%.
Les marchés sont toujours tenus en haleine par les négociations entre la Grèce et les créanciers, mais restent relativement sereins, preuve qu’ils sont encore optimistes.
Les investisseurs sont toutefois revenus à plus de prudence, faute d’avancées notables en dépit de nombreuses réunions européennes, après avoir démarré la semaine confiants.
“Les marchés n’aiment pas l’incertitude sur ce dossier mais ils savent que des solutions existent”, indique Aymeric Diday, directeur de la gestion sous mandat chez SPGP.
Pour les investisseurs, “le scénario de base reste celui d’un accord”, estime Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.
“Il y a eu quelques avancées mais désormais on est dans un jeu politique”, selon lui, ajoutant qu’il est important “d’avoir un accord au plus tard dimanche soir c’est-à-dire avant l’ouverture des marchés lundi”.
Le prochain rendez-vous est fixé à samedi avec une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Il s’annonce décisif puisque la Grèce doit trouver un accord avant mardi, le 30 juin, jour où s’achève le plan d’aide internationale et où le pays doit rembourser près de 1,6 milliard d’euros au FMI, sans quoi il risque le défaut de paiement, aux conséquences imprévisibles.
Même en cas de défaut, “le risque de catastrophe systémique est aujourd’hui bien maîtrisé”, en particulier “grâce au soutien inconditionnel de la BCE et l’assainissement réalisé dans le système bancaire européen”, souligne Nicolas Chéron, chez CMC Markets France.
Il rappelle que “la situation des marchés financiers est très différente de celle de 2010-2012, quand le risque systémique menaçait l’ensemble de la zone euro”.
En cas de bonnes nouvelles sur la Grèce, les investisseurs pourraient d’ailleurs rapidement revenir aux statistiques économiques, qui seront nombreuses dans les jours qui viennent.
En zone euro sont attendus le chômage pour mai et la première estimation de l’inflation pour juin.
Ce dernier chiffre sera regardé de près puisqu’il pourrait confirmer, s’il est favorable, que la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) avec son programme de rachats d’actifs commence à porter ses fruits en zone euro.
L’actualité économique sera surtout chargée aux Etats-Unis avec les statistiques les plus suivies chaque mois, à savoir les indices ISM d’activité et le rapport mensuel sur l’emploi pour juin.
Le marché cherchera à se rassurer quant à la vigueur de l’économie américaine, qui a montré des signes de ralentissement au premier trimestre, même si les derniers indicateurs ont été plus encourageants.
Surtout, de bonnes nouvelles alimenteraient l’idée d’une remontée des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) d’ici la fin de l’année et possiblement à la rentrée.
“La Fed fera peut-être un geste en septembre mais il sera très limité”, ce qui ne nuira pas à l’économie, note M. Diday, estimant en outre que la reprise économique aux Etats-Unis sera un facteur de soutien aux marchés.
Plus généralement, de nombreux analystes estiment qu’au-delà des incertitudes sur la Grèce et la Fed, la tendance reste à la hausse pour les indices européens.
Alexandre Baradez, analyste chez IG France, envisage même que le CAC 40 puisse retrouver les 6.000 points, soit son niveau de l’été 2007.
Selon lui, dans un premier temps, il semble “qu’il y ait peu d’obstacles à une reprise progressive de la hausse du CAC 40 en direction de ses plus hauts annuels”, près des 5.300 points, citant notamment le soutien de la BCE et la reprise économique en cours en zone euro.