Brésil : Rousseff aux Etats-Unis pour normaliser les relations

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ésidente brésilienne Dilma Rousseff à Brasilia le 24 juin 2015 (Photo : EVARISTO SA)

[27/06/2015 08:34:55] Brasilia (AFP) La présidente brésilienne Dilma Rousseff arrive aux États-Unis samedi pour une visite longtemps retardée, où elle cherchera à consolider les liens économiques près de deux ans après le scandale des écoutes des services secrets américains (NSA).

A l’été 2013, les révélations de l’ex-consultant Edward Snowden avaient déclenché l’ire de Brasilia, provoqué le refroidissement des relations entre les deux pays et incité Mme Rousseff à vouloir remettre de l’ordre dans le fonctionnement d’internet pour que de tels agissements ne puissent se reproduire.

Aux Etats-Unis jusqu’au 1er juillet, Dilma Rousseff, 67 ans, se réunira avec son homologue américain Barack Obama à la Maison Blanche, une rencontre qui scellera la reprise des liens bilatéraux.

La chef de l’Etat présentera également à la communauté financière de New York et de Washington son programme d’ajustement budgétaire, ainsi qu’un large menu d’options pour investir dans la 7e économie de la planète, qui tourne actuellement au ralenti.

Alors que la popularité de Mme Rousseff est à un minimum historique (10%), “une photo de la présidente Dilma avec Obama aura une signification politique au Brésil. Symboliquement, elle montrera une présidente plus ouverte au monde, au dialogue, surtout pour les secteurs les plus critiques”, explique à l’AFP Carlos Melo, analyste politique de l’école Insper.

“Ce voyage est plus important en termes de politique intérieure qu’extérieure”, souligne-t-il.

En marge des nombreuses critiques à son plan d’austérité, au Parlement et au sein-même du Parti des travailleurs (PT gauche au pouvoir), le gouvernement peaufine le séminaire qu’il organisera à New York pour proposer à des centaines d’investisseurs son plan de concessions pour de grands travaux d’infrastructures à hauteur de 64 milliards de dollars.

– Approfondir les liens –

Avec le ministre de l’Economie, Joaquim Levy en tête, diplômé de l’école de Chicago, le Brésil cherchera à expliquer comment il prétend relancer une économie – la première d’Amérique latine – qui devrait se contracter de 1,2% cette année, ce qui constituerait alors sa pire performance en 25 ans.

Il tentera aussi d’attirer les capitaux étrangers dont il a tant besoin.

Le séminaire aura même la participation de Laurence Fink, président de la plus grande entreprise d’investissements du monde : BlackRock, qui coordonnera l’événement dans le New York Palace Hotel.

Le gouvernement brésilien a expliqué sans détour son intention d’approfondir sa relation déjà intense avec les Etats-Unis, son deuxième partenaire commercial derrière la Chine, avec des échanges de 62 milliards de dollars en 2014, et son principal investisseur étranger avec un montant de 116 milliards de dollars.

Les Etats-Unis sont “la principale destination des exportations de produits manufacturés et offrent une perspective intéressante à court et moyen terme”, a estimé le ministre du Commerce extérieur, Armando Monteiro, dans un entretien avec la presse étrangère.

“Si le Brésil a un agenda concret, et nous y travaillons, de retrait des barrières non tarifaires, cela pourra nous être bénéfique”, a-t-il ajouté.

Après avoir surmonté le scandales des écoutes de la NSA, Brasilia veut avancer à toute vapeur dans un agenda qui va du changement climatique à la réforme de l’ONU et cherche à récolter des bénéfices économiques au plus vite, selon la diplomatie brésilienne.

Cet objectif est sans équivoque dans le programme serré de la visite : présentations devant les investisseurs de New York, Washington et San Francisco, dont une visite au siège de Google et dans un centre de recherche de la Nasa avec des industriels du secteur de l’aérospatial.