L’atrocité de l’attentat de Port El Kantaoui à Sousse a poussé deux anciens membres des gouvernements au temps de Ben Ali de sortir de leur silence et de proposer des solutions qu’ils jugent plus efficaces que «les mesurettes» prises par le gouvernement de Habib Essid.
Le premier n’est autre que Sadok Chaabane, ancien ministre de la Justice et ancien président de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) du temps de Ben Ali.
Globalement, il propose d’associer à la lutte contre le terrorisme «toutes les bonnes volontés, indépendamment de leur appartenance et de profiter de l’expérience des personnes qui en ont déjà. La Tunisie appartient à tous les Tunisiens, sa sécurité et sa stabilité doivent être l’affaire de tous sans exclusive, sauf ceux qui ont fait allégeance à d’autres entités, entendre ces nébuleuse terroristes aux desseins destructeurs».
Il recommande vivement, pour finir avec le problème du terrorisme, de s’inspirer de l’exemple algérien, plus exactement de l’initiative de «la concorde civile ou la Charte pour la paix et la réconciliation nationale» prise par le président algérien Abdelaziz Bouteflika, initiative qui prévoyait «l’abandon définitive des poursuites judiciaires contre les islamistes qui déposeraient les armes et qui sont non coupables de crimes de sang, de viols et d’attentats à l’explosif dans les lieux publics».
Le second responsable est l’ancien secrétaire d’Etat au Commerce (2008), l’universitaire Chokri Mamoghli. Sur une dizaine de propositions musclées, nous en retenons celles qui appellent à interdire Hizb Ettahrir, à dissuader les financements étrangers des associations, à traduire en justice tous les jihadistes revenus de Syrie, à fermer les sites jihadistes, à arrêter pour l’exemple les dix plus gros contrebandiers.
Il s’agit également d’instaurer, à titre provisoire, comme en Egypte, «d’un laisser-passer» pour les Tunisiens, afin de se déplacer vers les frontières du sud ou de l’ouest. Ces mesures doivent être accompagnées, selon lui, de rafles matinales autour des mosquées, dans les cafés, à la sortie des stades …