Le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), Radhouane Ben Salah, prévoit une évolution de 15,5% de la part des Tunisiens dans les nuitées passées dans les hôtels tunisiens en 2015, contre 14,8% en 2014.
Le tourisme intérieur demeure un des fondements du développement du secteur touristique, a-t-il dit, dans une déclaration à l’agence TAP, précisant que la FTH ambitionne de porter cette part variant entre 25 et 35% à l’horizon 2020.
Ces chiffres, recueillis avant l’attentat perpétré à Sousse le 26 juin 2015 qui a fait 38 morts et provoqué le départ de 6.000 touristes, ont été confirmés par la suite par M. Ben Salah.
Le nombre de touristes algériens et tunisiens devrait également augmenter de 10 à 15% en 2015.
Selon ses dires, la Fédération réserve chaque année des financements de l’ordre de 700.000 dinars pour organiser des campagnes promotionnelles ciblant les Tunisiens et environ 750.000 dinars pour financer des campagnes similaires destinées aux touristes algériens. Ces campagnes se poursuivront durant trois années à partir de l’année 2015.
M. Ben Salah a déclaré que les recettes en devises estimées à 3 milliards de dinars tunisiens en 2014 devraient baisser de 1 milliard de dinars ou plus en 2015, surtout après l’attaque de Sousse.
Pour le président de la FTH, les cinq dernières années ont été les plus dures pour le tourisme tunisien. L’intervention de l’Etat dans ce domaine est nécessaire d’autant que certains hôtels sont menacés de fermeture, ce qui risque d’alimenter les troubles sociaux et le chômage…
Les mesures annoncées le 29 juin 2015 par la ministre du Tourisme, à savoir le report du paiement des tranches de crédits, le rééchelonnement des dettes vis-à-vis de la STEG et de la SONEDE et la réduction de l’impôt sur TVA, permettront aux hôteliers de résister et de préserver les postes d’emploi, estime-t-il.
«Ces mesures ne peuvent en aucun cas alourdir les charges de l’Etat ou affecter son budget, étant donné qu’elles visent à reporter le paiement des dettes et à instituer des facilités de paiement en faveur des hôteliers».
Cependant, ajoutera Ben Salah, «la situation actuelle ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux moyens de sauver la saison de 2016. La Fédération oeuvrera à renouveler le produit tunisien, à améliorer sa promotion, à encadrer et à former le personnel du secteur et à moderniser les restaurants, cafés, aéroports et les centres de loisirs».
Elle a également entamé la préparation d’une stratégie et d’un plan de travail pour la période 2016-2020, a-t-il dit. Cette stratégie sera annoncée, fin septembre 2015, lors d’un séminaire groupant des experts tunisiens et étrangers, des professionnels ainsi que l’Office national du tourisme tunisien (ONTT).
Le responsable a mis l’accent sur l’importance de la libéralisation du transport aérien «open sky», dont l’issue est liée à la situation du transporteur national Tunisair et à sa restructuration.
L’intensification des voyages aériens à bas prix permettra de booster le tourisme et d’encourager l’arrivée des touristes pour visiter le pays et peut-être y acquérir leurs propres logements, a-t-il poursuivi.
Il a cité l’exemple du Maroc qui traite avec 22 compagnies d’aviation, dont 19 compagnies à bas prix (low cost), et que l’aéroport de Marrakech reçoit chaque semaine 60 vols de ce type.
Plusieurs pays, tels que la Turquie, l’Espagne, l’Italie, la France et le Maroc ont réussi à booster le secteur touristique de 30% trois ans après l’adoption du low cost, a-t-il dit.